L’épidémie de Covid-19 affecte le modèle économique et organisationnel des néobanques
Les consommateurs tendent à dépenser moins durant la crise sanitaire, parfois par simple précaution, mais surtout par défaut dans les pays appliquant le confinement. Pour les néobanques, ce phénomène entraîne une baisse significative de leurs revenus liés aux commissions d’interchange. Elles ont donc dû prendre des mesures économiques en interne pour traverser cette période difficile.
Incontournables sur un comparatif néobanque, les Fintech Revolut et N26 se montrent plutôt confiantes malgré les nombreux défis à surmonter durant la crise du Covid-19. Pourtant, les banques digitales n’ont pas été épargnées par les retombées économiques de la pandémie. Des rumeurs ont même circulé concernant la faillite de certains acteurs du secteur, tels que Monzo.
Le PDG de la néobanque britannique les a récemment démenties. Il a précisé que la Fintech rencontre des difficultés, mais reste capable de gérer la situation. Elle a notamment accordé des congés à certains de ses collaborateurs, à travers le dispositif exceptionnel déployé par le gouvernement. Starling Bank a également adopté la même stratégie.
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Une stratégie variant en fonction de l’entreprise
En raison des mesures de confinement, N26 a décidé d’allonger la période de congés 2019 de ses collaborateurs. Elle était censée prendre fin au 31 mars dernier. Ainsi, aucun salarié ne risque de perdre ses droits en la matière. La néobanque allemande a par ailleurs instauré le télétravail généralisé pour la majorité de son personnel.
Toutefois, certains postes sont incompatibles avec ce dispositif. L’entreprise a donc réparti ses équipes physiquement indispensables dans plusieurs bâtiments différents pour faciliter la mise en place des précautions sanitaires.
Comme l’explique à L’Agefi le General Manager de N26 France, Jérémie Rosselli :
Le modèle économique de N26 n'est pas remis en cause. […] N26 a la chance d'être en position de fournir un service essentiel pour nos clients. Nos services sont digitaux et mobiles par essence. C'est un élément très important, voire même primordial pour nos clients, durant cette période.
Jérémie Rosselli.
L’enseigne britannique Revolut se montre tout aussi optimiste que sa concurrente allemande. D’ailleurs, son PDG Nikolay Storonsky a tenu à rappeler le dernier tour de table de 500 millions de dollars réalisé récemment par la banque. Autrement dit, l’avenir de cette dernière n’est pas menacé, malgré le ralentissement de l’économie et la baisse des revenus sur les assurances, les abonnements, les commissions, etc.
Enfin, la start-up a préféré le télétravail aux congés volontaires. Elle a appliqué systématiquement ce dispositif à ses quelque 2 000 salariés à travers le monde durant la pandémie.
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Des acteurs en plein développement subitement freinés
Monzo compte aujourd’hui 4 millions d’utilisateurs et est soutenue par une équipe de 1 500 salariés. Depuis le début de l’épidémie, les clients de la banque ont limité significativement leurs dépenses, au Royaume-Uni et dans les autres marchés. Ainsi, les revenus de la néobanque s’amenuisent à l’échelle internationale.
Face à cette situation, la Fintech a proposé un chômage partiel volontaire à 259 de ses collaborateurs, dont 175 individus du service client et 120 autres rattachés à différents services. Tom Blomfield, son PDG, a décidé de faire preuve de solidarité en s’engageant à renoncer à son salaire pour un an. Les autres membres de la direction auraient également accepté de réduire leur rémunération de 25 %.
Starling Bank, pour sa part, envisage de donner congé à 41 employés. Toutefois, la Fintech assure être capable de payer l’intégralité des salaires des personnes concernées par cette mesure. D’après sa fondatrice, Anne Boden :
La plupart de ces employés sont relativement récents au sein de la banque et n'ont pas terminé leur formation, ils ne peuvent donc pas travailler à domicile.
Anne Boden.
La conjoncture s’avère réellement pénalisante pour cette néobanque britannique en pleine croissance. Récemment, elle a finalisé une levée de fonds de 60 millions d’euros. L’entreprise a aussi créé 400 postes et ouvert un nouveau bureau à Cardiff.