Les néobanques ne peuvent pas aider les entreprises à surmonter la crise malgré le PGE
Le gouvernement a récemment annoncé le déploiement d’un PGE (prêt garanti par l’État) pour permettre aux établissements de crédit de financer les entreprises durant la crise du Covid-19. Ainsi, les banques pourront maintenir la production de prêts, en dépit des risques de faillite. En tant qu’établissements de paiement, la plupart des néobanques B2B françaises sont exclues de ce dispositif.
En cette période de crise sanitaire et économique, Manager One dispose d’un atout décisif sur un comparatif néobanque. La Fintech est en effet en mesure de proposer du crédit, contrairement à ses concurrentes. Elle a la possibilité de fournir ce type de prestation grâce à son partenariat avec Wormser Frères qui dispose d’un agrément en la matière.
Les autres néobanques, en revanche, se retrouvent pénalisées par leur agrément d’établissement de paiement. Elles ne sont donc pas autorisées à accorder des prêts à leurs clients. Cette situation est particulièrement problématique pour des acteurs comme Qonto ou Shine qui ciblent principalement les entreprises et les professionnels indépendants.
Un modèle inachevé
Aujourd’hui, la néobanque Qonto propose ses services financiers à 75 000 professionnels. La moitié d’entre eux l’ont choisie comme banque principale. Ces clients risquent de se retrouver dans une situation délicate face aux séquelles économiques de l’épidémie de Covid-19. En effet, ils ne pourront pas bénéficier de prêts auprès de la Fintech en cas de problème.
Les néobanques B2B ambitionnent à terme de devenir de véritables institutions financières capables de soutenir les professionnels à tous les stades de développement de leur activité. Toutefois, ce positionnement implique des contraintes spécifiques sur le plan administratif et réglementaire. Les nouveaux acteurs du secteur ont donc besoin de temps pour arriver à maturité et déployer toutes les offres prévues.
Certaines banques en ligne sont également confrontées à ce problème durant la crise. Pour des raisons liées aux démarches administratives et au calendrier, elles ne disposent pas de l’agrément nécessaire pour fournir du crédit à leur clientèle professionnelle. Les établissements concernés s’efforcent ainsi de trouver d’autres solutions pour aider les entreprises.
Comme l’a expliqué Benoît Grisoni, directeur général de Boursorama, sur Presse-citron :
Nous allons offrir les 3 prochains mois sur Boursorama Pro, qui est l’offre pour les entrepreneurs individuels. Comme nous ne faisons pas de crédit pour eux […], nous ne pouvons pas non plus proposer le prêt garanti par l’État.
Benoît Grisoni.
Un sérieux handicap pour des banques B2B
Jusqu’à présent, la grande majorité des néobanques françaises disposent seulement du statut d’établissement de paiement. Elles ne peuvent donc fournir que la gamme de produits financiers proposés actuellement dans le secteur. Les prêts, en revanche, nécessitent l’obtention d’un agrément d’établissement de crédit.
Les Fintech les plus avancées dans cette démarche attendent encore cette modification de statut, qui devrait être officialisée par l’ACPR, à la fin de l’année. Le PDG de Qonto, Alexandre Prot, trouve que le calendrier en question est déjà ambitieux. Entre-temps, les enseignes concernées continueront de proposer leurs offres bancaires habituelles aux clients particuliers ou professionnels.
Toutefois, cette attente est incompatible avec la situation critique des entreprises les plus touchées par la pandémie de Covid-19. Les ETI, PME et TPE ont besoin d’une solution de financement d’urgence pour surmonter la crise actuelle.
L’accès au crédit permettrait notamment d’éviter la faillite pour certains établissements. Le prêt garanti par l’État a d’ailleurs été déployé pour remédier à cette situation.
Cependant, les néobanques pour professionnels demeurent impuissantes tant qu’elles n’auront pas obtenu leur nouvel agrément. En somme, à ce stade de leur évolution, les Fintech ne peuvent pas encore revendiquer le statut de banque principale et exclusive des entreprises. L’épidémie de coronavirus l’a démontré.