L’automatisation offre des perspectives de croissance aux banques de l’Hexagone
Au niveau du secteur bancaire, les nouvelles technologies dotées de l’intelligence artificielle (IA) pourraient générer des revenus considérables. Les éventuels gains se chiffrent à 512 milliards de dollars, selon le rapport Capgemini. Les outils (chatbot, outil de traitement d’e-mails…) créés offrent de bonnes perspectives de croissance. Toutefois, les établissements bancaires français doivent relever de nombreux défis pour arriver au même niveau que leur homologue d’outre-Manche. En tout cas, plus de la moitié des banques interrogées par Next Content ambitionnent de s’y projeter dans deux ans.
Seulement 7% de banques implantées sur le territoire français se mettent à l’automatisation de leurs services de façon massive. Ce constat ressort du dernier rapport de Digital Transformation Institute publié par Capgemini. Celui-ci s’intitule « Growth in the machine: How financial services can move intelligent automation from cost play to growth strategy ».
Les institutions bancaires du pays peinent à recruter un personnel qualifié dans le domaine de l’IT. En effet, elles considèrent que les données clients sont des informations confidentielles, qui doivent être utilisées à bon escient. En raison de leur réticence, leur chiffre d’affaires pourra en pâtir, face à une concurrence très rude.
Pourquoi les banques françaises peinent-elles à s’adapter à la numérisation ?
Un accélérateur de transformation des métiers de la banque, voilà ce que représente l’IA pour Nicolas Sekkaki, le président d’IBM France. Toutes les stratégies sont désormais orientées « client », de manière à délaisser la culture « produit ».
Ainsi, les processus de fonctionnement des opérations bancaires sont repensés, depuis la gestion des risques à la détection des fraudes. En s’adonnant à la transformation numérique, les organismes financiers de l’Hexagone sont plus proches de leur clientèle. Les offres sont davantage individualisées, grâce à l’instauration d’algorithmes d’intelligence artificielle.
Quand l’intelligence artificielle développe l’expérience client
L’IA, est sans conteste l’avenir du secteur bancaire, comme l’indique André Coisne, l’ancien directeur de la banque en ligne BforBank. Puisqu’il a également dirigé ING Direct, son expérience lui permet d’affirmer que cette technologie améliore les services dédiés aux usagers. Plutôt que de devoir se concentrer sur des tâches répétitives et chronophages, les chargés de clientèle seront plus investis dans l’accompagnement et le conseil.
Par exemple, le Crédit du Nord teste l’efficacité du robot conversationnel qui est supposé répondre aux interrogations de ses clients concernant les prêts immobiliers. La Société Générale, de son côté, a développé un outil d’analyse de documents visant à optimiser les processus d’identification de la clientèle.
Quels obstacles à la transformation numérique des institutions de crédit ?
Si 35% des établissements bancaires français interviewés ont vu leur bénéfice s’accroître de 2 à 5% après l’usage de l’IA, 43% des banques connaissent quelques difficultés à faire ressortir un bon business case. Pour 48% d’établissements interrogés, en revanche, le principal problème réside dans le recrutement de talents. Par ailleurs, dans 40% des cas, les projets d’automatisation n’ont pas séduit les dirigeants
Outre l’absence d’une stratégie de gestion des données, les organismes financiers ne sont pas encore prêts à étendre leur collaboration avec les GAFA. Pour l’heure, ceux-ci se limitent au marketing digital et au paiement.
