Les banques contraignent les clients à opter pour les cartes à débit différé
Selon qu’il s’agisse d’une carte à débit immédiat ou différé, la commission prélevée par l’établissement bancaire lors d’un paiement varie. Celle-ci est plus élevée sur les cartes à débit différé. Par conséquent, les banques incitent les consommateurs à choisir ce type de cartes et elles n’hésitent pas à prendre des dispositions (notamment une hausse des tarifs) pour arriver à leurs fins. Détails !
Pour renforcer l’utilisation de la carte bleue, une nouvelle réglementation européenne a contraint les banques à réviser leurs commissions à la baisse (montants que les établissements prélèvent aux commerçants qui acceptent le paiement du titulaire de la carte). Concrètement, ladite loi supprime la partie fixe de la commission bancaire.
Il faut toutefois préciser que celle-ci diffère selon le type de carte. De fait, la règlementation oblige désormais les banques à distinguer les cartes bancaires.
Pour les cartes de « débit » (celles à débit immédiat) et les « prépayés » (cartes prépayées), elle est limitée à 0,2% du montant de la transaction. Pour ce qui est des cartes de « crédit » (celles à débit différé), la commission s’élève à 0,3% du montant de l’achat.
Une véritable révolution pour les établissements bancaires
Ces nouvelles dispositions règlementaires n’apportent pas de grands changements pour les consommateurs. En revanche, elles constituent une véritable révolution pour les banques.
Les établissements de crédit incitent fortement leurs conseillers à inviter les clients à opter pour des cartes bancaires à débit différé, même aux usagers qui estiment que la carte à débit immédiat leur convient mieux.
Les conseillers commerciaux sont surtout tenus de proposer les cartes « crédit » aux clients qui désirent réduire leurs frais étant donné que celles-ci sont facturées moins cher que les autres types de cartes. Il faut noter qu’à l’heure actuelle, 70% des cartes qui circulent sur le marché sont des modèles à débit différé.
Les mesures prises par les banques pour convaincre les clients d’opter pour une carte à débit différé
Outre le fait que les cartes à débit différé réduisent les tarifs bancaires des titulaires grâce à leur prix moins onéreux, elles offrent par ailleurs une certaine souplesse de gestion étant donné que toutes les dépenses des usagers sont prélevées en une seule fois, à la fin du mois. Il s’agit de l’argument que les conseillers commerciaux utilisent principalement pour pousser la vente de ces cartes.
Pour obliger les clients les plus récalcitrants à choisir ces types de carte, les banques n’hésitent pas à augmenter les tarifs sur les cartes à débit immédiat.
D’ailleurs, une récente étude relative aux frais bancaires révèle que les tarifs des cartes de « débit » ont crû considérablement. Si la hausse moyenne observée est de 2%, les cotisations ont considérablement haussé chez certaines enseignes, notamment chez la Caisse d’Épargne Alsace (+16%), chez la Banque Populaire du Nord (+13%) et chez le Groupe Crédit du Nord (+9%).
Parallèlement, les cotisations des cartes de « crédit » ont en moyenne reculé de 0,8%. Chez certaines caisses du Crédit Agricole, certaines Caisses d’Épargne et chez le Crédit Coopératif, les baisses de tarifs s’élèvent à 10%. Il est même observé que les cotisations des cartes à débit différé sont moins importantes que celles des cartes à débit immédiat chez certaines Caisses d’Épargne.
