Le paiement instantané débarquera en Europe en 2018
La BCE (Banque centrale européenne) lancera bientôt un moyen de paiement qui permettra aux usagers de déclencher des virements en temps réel d’un pays de l’Union Européenne à un autre. En déployant ce dispositif, l’institution de Francfort compte faire émerger une solution de paiement instantané véritablement européen et ainsi concurrencer les grandes enseignes américaines qui dominent le marché du paiement. La mise en service du dispositif devra toutefois s’accompagner de certains changements qui généreront certains coûts.
La BCE décide d’accélérer la réalisation de son projet de création du paiement instantané européen. L’institution a en effet déclaré qu’un service permettant de réaliser un virement en temps réel sera opérationnel d’ici novembre 2018. La BCE donne le nom TIPS (Target instant payment settlement) à ce nouveau moyen de paiement. Selon elle,
il contribuera à faciliter les transferts de fonds instantanés, offerts via les banques, afin que les citoyens et les entreprises puissent réaliser des paiements de détails instantanés dans toute l’Europe.
BCE.
Une solution véritablement européenne, alternative à la carte bancaire
Quelques pays, notamment le Luxembourg, prévoient d’utiliser cette nouvelle solution de la BCE en tant que socle pour tous leurs paiements instantanés. Pour l’institution de Francfort, l’idée n’est toutefois pas de supplanter les infrastructures domestiques actuellement en construction.
Il est plutôt question de rendre la solution interopérationnelle avec celles-ci et de mettre en place un moyen de paiement purement européen. Parce qu’elle n’a pas pu concevoir un système de paiement par carte à même de concurrencer les solutions américaines qui dominent le marché (Visa et MasterCard), la BCE mise énormément dans le paiement instantané.
Disposant d’infrastructures techniques développées, de nombreux pays européens sont par ailleurs sensibles à l’argument politique, ce qui devrait faciliter la réalisation de la tâche. En guise d’illustration, le français STET, processeur domestique de paiements électroniques, lancera cet automne une solution de virements instantanés qu’il adressera aux banques françaises et belges.
Ces dernières devront ainsi procéder à une mise à jour de leurs chaînes de paiement afin de se connecter au système domestique. Les changements devraient être réalisés dès début 2018.
Un coût important pour les banques
De leur côté les établissements bancaires des pays européens auront à concevoir et mettre sur pied l’infrastructure nécessaire pour le déploiement de la solution, ce qui sera onéreux.
Il sera notamment question d’ériger un chantier qui permettra aux commerçants d’accepter le nouveau moyen de paiement et aux usagers de l’utiliser. Et c’est là que les choses se compliquent étant donné que le coût de ses travaux s’établira à plusieurs dizaines de millions d’euros.
Or, pendant les deux premières années, la formule de paiement instantané de la BCE sera facturée 0,20 centime par transaction maximum. Sans mentionner que les banques n’ont pas encore établi la stratégie à adopter auprès des utilisateurs pour obtenir un retour sur leur investissement.
