C-Zam, en concurrence frontale avec le Compte-Nickel
À compter du 18 avril prochain, Carrefour Banque mettra à la disposition des consommateurs un compte courant activable en ligne et disponible en libre-service auprès des rayons des magasins du groupe. Vendu à 5 euros et facturé un euro par mois, l’offre est baptisée C-Zam et s’inspire grandement du Compte-Nickel. Elle promet de faire du mal à celui-ci avec ses tarifs agressifs.
Fondée en 1981, la filiale du groupe spécialisé dans la grande distribution, propose déjà des offres d’épargne et de crédit à la consommation. Le 18 avril prochain, l’établissement lancera officiellement son tout premier compte courant qui sera disponible en rayon et activable en ligne en dix minutes.
Baptisé C-Zam, ce compte sera accessible à toutes les personnes de plus de 18 ans, même à celles faisant l’objet d’un interdit bancaire, sans condition de revenus ni d’épargne. Il sera commercialisé à 5 euros sous la forme d’un coffret dans les 3 000 magasins Carrefour. En plus de ces 5 euros, le souscripteur devra s’acquitter de frais de tenue de compte d’un euro par mois. La première année, C-Zam coûtera ainsi 17 euros à l’usager et 12 euros les années suivantes.
Conjuguant le physique et le digital, C-Zam se veut être une offre compétitive, transparente et innovante.
Ça, c'est l'innovation Carrefour ! C'est la démocratisation. C'est une première en France, peut-être même plus loin. Ça va être un succès extraordinaire !
Noël Prioux, directeur exécutif de Carrefour France
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Des tarifs agressifs
La nouvelle offre de Carrefour Banque s’apparente au Compte-Nickel sur plusieurs points. En effet, l’ouverture du compte C-Zam, qui se fait en quelques minutes, donne accès à un RIB et une MasterCard. Par ailleurs, aucun découvert bancaire n’est autorisé.
C-Zam fait toutefois la différence au niveau du tarif en étant presque deux fois moins cher que le Compte-Nickel. Avec une cotisation annuelle de 20 euros et des frais de retrait d’un euro, ce dernier se félicitait pourtant d’être 2 à 3 fois moins cher qu’un compte en banque ordinaire.
Détenue à 60% par le géant de la grande distribution et à 40% par BNP Paribas, Carrefour Banque offrira à ses clients une gratuité de tous les retraits effectués auprès des 1 960 agences BNP et des 200 points de vente en galeries marchandes.
Il faut toutefois noter que les abonnés au compte C-Zam n’auront pas la possibilité d’émettre des chèques ni de déposer des espèces. À ce propos, le dirigeant de Carrefour Banque fait valoir : les chèques sont de plus en plus rares et ça peut mettre à découvert. L’alimentation du compte ne pourra se faire que par carte bancaire, virement ou domiciliation des revenus, ce qui signifie que l’usager devra détenir un autre compte bancaire.
Une bataille qui s’annonce rude
Les principales cibles du compte C-Zam sont :
- les plus jeunes qui désirent disposer d’un compte sur lequel recevoir leur salaire ou leur argent de poche ;
- les ménages qui souhaitent un compte secondaire pour partager des dépenses ou constituer une cagnotte ;
- les retraités qui veulent échapper aux frais de commissions sur les paiements à l’étranger.
Grâce à cette stratégie bien définie et à tous ses autres atouts, Carrefour Banque ambitionne de figurer parmi les meilleures solutions de compte 100% digital, concurrençant celles des acteurs déjà bien installés, notamment les offres des banques numériques (Boursorama, Soon ou BforBank) et des néobanques (comme N26).
Sans mentionner l’émergence de nouveaux acteurs tels qu’Orange Bank ou les banques en ligne de la Banque Postale, de BPCE, etc.
