Un sérieux adversaire débarque au Royaume-Uni pour évincer les néobanques anglaises
Les néobanques britanniques sont dans une position plus que délicate en cette période post-pandémique. Bon nombre d’entre elles ont même dû réaliser d’importantes levées de fonds pour éviter la faillite. La situation s’annonce d’autant plus compliquée face à la future concurrence du géant américain JP Morgan, qui envisage d’étendre ses activités vers le Royaume-Uni.
La société américaine JP Morgan est un leader du marché de la banque numérique aux États-Unis. Sa plateforme, dénommée « Chase », comptabilise actuellement environ 51 millions de clients. Autant dire que c’est un géant dans son domaine. Mais l’enseigne américaine nourrit d’autres ambitions, elle prévoit ainsi d’étendre ses activités outre-Atlantique, et plus précisément au Royaume-Uni.
JP Morgan n’a pas encore fait de déclaration officielle, mais selon certaines sources, ce projet devrait se concrétiser d’ici le premier trimestre de l’année prochaine. La compagnie mettrait dès lors à la disposition de ses futurs clients une carte de débit, un compte en ligne et un portefeuille numérique.
JP Morgan à l’assaut du Royaume-Uni
La banque d’investissement américaine, JP Morgan, ambitionne de développer une nouvelle solution bancaire numérique sur le sol britannique. Un nouveau concurrent de taille pour les néobanques locales, telles que Révolut, Monzo et Starling, après l’arrivée de Goldman Sachs. Ce dernier sera sans aucun doute son rival le plus féroce sur ce territoire.
Les professionnels du secteur craignent pour la pérennité des banques 2.0 « made in England ». La situation est d’autant plus critique, compte tenu de la conjoncture actuelle et de la chute de la consommation. Pour rappel, les commissions d’achats via le paiement par carte de crédit constituent le principal axe de revenus des banques numériques locales.
Mais cette situation est bénéfique si l’on se place du point de vue de JP Morgan, ils ont ainsi le champ libre pour mettre en place sa propre banque mobile. Toujours est-il, que la société basée aux États-Unis a également été fragilisée par la pandémie sanitaire. À la différence qu’elle ne dépend pas de ses investisseurs et des levées de fonds, au contraire de Starling, Monzo et Revolut.
Actuellement, JP Morgan n’est donc pas au mieux de sa forme, mais en tout cas elle se porte mieux que ses concurrents britanniques. Le principal adversaire sera Goldmann Sachs et ses offres de crédits en ligne qui sont très compétitifs. Néanmoins, leur plateforme fait état d’un service bancaire de 21 milliards de livres sterling d’encours, se rapprochant dangereusement de la limite des 25 milliards prévus par la législation anglaise. Goldman Sachs a alors dû suspendre temporairement les souscriptions à son service de prêts.
Une deuxième tentative
La société américaine JP Morgan ne se lance pas dans l’inconnu puisqu’elle s’était déjà lancée à l’assaut du marché de la banque numérique en 2017. Ce premier essai n’a pas été fructueux, l’enseigne ayant abandonné le projet, dénommé « Finn » au mois de juin 2019. À cette époque, les services proposés s’adressaient principalement aux jeunes, mais elles n’étaient pas assez rentables, à la limite du déficit. La banque d’investissement américaine a ainsi décidé de réorienter les clients vers leur offre classique, c’est-à-dire Chase.
Il sera intéressant de voir si la compagnie a su apprendre de ses erreurs, d’autant plus que la situation économique n’est pas encore de qu’il y a de plus stable au Royaume-Uni suite au Brexit. Le PDG de 11:FS, David Brear donne son avis :
Le Royaume-Uni n’est pas étranger aux nouveaux concepts de banques concurrençant les opérateurs historiques qui vont et viennent, Bo de Natwest étant fermé moins de six mois après son ouverture l’année dernière. Il sera intéressant de voir ce qu’ils [JP Morgan NDLR] ont appris de l’échec de Finn et si oui ou non ils ont résolu ces leçons.
David Brear.