Le modèle de la banque de demain se précise suite à la pandémie de coronavirus
Au cours de la dernière décennie, les banques ont dû réinventer complètement leur modèle, en raison de la crise de 2008, de l’évolution des réglementations et de l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché. Cette mutation a toutefois entraîné quelques incertitudes sur le plan stratégique. La crise du Covid-19 vient néanmoins de confirmer les bases de l’avenir du secteur bancaire.
À l’ère des Fintech, les consommateurs exigent de leur banque bien plus qu’un simple compte en ligne. Ils s’attendent désormais à une expérience digitale améliorant significativement le parcours client. Dans ce contexte, les banques de réseau ont dû accélérer leur transformation technologique et revoir l’ensemble de leur process pour rester concurrentielles.
L’épidémie de coronavirus a récemment rappelé aux acteurs du secteur les nombreux atouts du numérique, sur le plan pratique, sécuritaire, sanitaire… D’ailleurs, les pure players se sont démarqués par leur efficacité durant le confinement. Paradoxalement, la crise sanitaire a aussi permis de redécouvrir l’importance du banquier dans l’écosystème moderne, à l’échelle locale et internationale.
Une réévaluation stratégique nécessaire
La relation client revêt un caractère exceptionnel en cette période de crise sanitaire et économique. Elle permet en effet de maintenir un lien social avec la clientèle et de dépasser le simple cadre des opérations bancaires. Il devient donc impératif de former et de responsabiliser les salariés des banques par rapport aux nouvelles technologies.
En raison de l’évolution des habitudes des consommateurs, les banques ont été obligées de relever le défi de la digitalisation ces dernières années. Elles cherchent ainsi à répondre aux besoins réels de leur clientèle comme les enseignes évoluant sur le marché de la Fintech.
Comme l’a indiqué une étude du cabinet KPMG datant de 2017 :
Tous les groupes bancaires communiquent déjà depuis plusieurs années sur leur souhait de continuer à proposer des modèles de services digitalisés et différenciés en réinventant les parcours des clients.
En cette période de crise, les banques devront devenir plus agiles, réactives, rapides et souples pour répondre efficacement aux attentes des particuliers ou des entreprises. La digitalisation des process fait notamment partie des nombreuses mesures permettant de gagner en productivité et d’offrir une plus-value aux clients.
Cependant, la pandémie de coronavirus a récemment remis l’humain au centre des activités bancaires. Les banquiers humains restent en effet incontournables dans les activités d’intermédiation, surtout pour les entreprises.
Un retour au financement local
41 % des produits nets bancaires des banques françaises ont été réalisés à l’étranger en 2017, à raison de 24 % au sein de l’Union européenne et de 17 % en dehors de cette zone. Ces chiffres concernent particulièrement le marché de la banque de détail.
Face à la crise actuelle, les établissements français verront probablement leur activité au niveau international être limitée. Cette situation a d’ailleurs déjà été constatée depuis septembre dernier. En même temps, les banques sont très sollicitées pour des prêts destinés aux PME (petites et moyennes entreprises), ETI (entreprises de taille intermédiaire) et TPE (très petites entreprises) locales.
La FBF (Fédération bancaire française), de son côté, a décidé d’assouplir le coussin de fonds propres contracycliques pour soutenir le redémarrage de l’économie suite à la pandémie de Covid-19. L’application des accords de Bâle III a également été reportée d’un an afin d’offrir plus de latitude aux acteurs du secteur.
En somme, la banque ne peut plus se limiter à son rôle de financier. Elle doit désormais remplir une mission sociale et aider l’État à relancer l’économie. Les agences régionales sont notamment indispensables pour soutenir les entreprises et l’ensemble de la communauté. Ainsi, cette conjoncture exceptionnelle valorise le capital humain dans le secteur bancaire.