Les agences bancaires restent prudentes après la levée du confinement
Les grands réseaux bancaires ont laissé la plupart de leurs agences ouvertes durant le confinement. Ainsi, le 11 mai n’a entraîné aucun changement majeur pour les équipes de ces établissements, sauf en termes d’affluence. En effet, les banques ont conservé les différentes dispositions prises face à la crise sanitaire. Certaines mesures pourraient même devenir les nouvelles normes à l’avenir.
Pendant le confinement, plus de 80 % des établissements bancaires sont restés ouverts sur tout le territoire français. Les professionnels du secteur ont néanmoins incité les consommateurs à privilégier autant que possible la banque à distance. Ainsi, les agences pouvaient mieux s’organiser et se concentrer uniquement sur les opérations exigeant la présence du client.
Sur toute cette période, les banques recevaient seulement sur rendez-vous. Différentes mesures sanitaires étaient également mises en place au sein des agences pour respecter la distanciation physique et éviter les risques de contamination. Depuis le début du déconfinement, cette nouvelle organisation a été maintenue dans la majorité des grands réseaux bancaires.
Un tournant décisif pour les agences
Les banques ont dû revoir leur mode de distribution et la manière même d’exercer leur métier durant les deux mois de confinement. Le groupe BPCE (Banque Populaire et Caisse d'Épargne), par exemple, s’est tourné vers la vente à distance de contrats d’assurance-vie. Il envisage de conserver cette activité à l’heure du déconfinement.
La crise du Covid-19 a fortement marqué l’écosystème français. Cette conjoncture a nécessairement impacté les activités prédominantes dans le secteur. Selon les propos d’un banquier sur Les Échos : Pour l'instant, les clients n'achètent rien, et nous, nous ne vendons rien. Les conseillers restent occupés en majorité avec les prêts garantis pour les entreprises.
D’autre part, les problématiques sanitaires soulevées par la pandémie obligent les banques à reconsidérer l’organisation et la configuration de leurs agences. En effet, les nouvelles règles sanitaires ne sont notamment pas compatibles avec le travail en open space et les salons d’accueil pour les clients.
D’après les spécialistes, la crise sanitaire actuelle devrait accélérer la mutation du modèle de la banque de détail et de la distribution des produits bancaires. Le BCG révèle d’ailleurs qu’un consommateur sur cinq est prêt à abandonner les agences bancaires après l’épidémie. Cette tendance risque d’influer significativement sur l’avenir de ces points de contact, déjà menacés par la crise.
Des mesures préventives maintenues
Après le déconfinement, les banques françaises se sont appliquées à améliorer leur organisation pour faire face à l’intensification de l’affluence quotidienne. En effet, le nombre de clients souhaitant se rendre en agence a augmenté logiquement avec la levée des restrictions de déplacement.
Dans ce contexte, les réseaux bancaires ont étendu leur amplitude horaire. Ils sont désormais disposés à accueillir les consommateurs toute la journée, contre uniquement le matin durant le confinement. Toutefois, les rendez-vous restent obligatoires pour toutes les opérations ne pouvant pas être effectuées en ligne ou sur mobile.
Sur place, le port du masque est également obligatoire pour les clients et les salariés. Les banquiers recommandent par ailleurs d’apporter un stylo ou de porter des gants pour éviter de toucher des objets dans l’agence. De plus, la plupart des réseaux bancaires ont mis en place des parois de protection transparentes à l’accueil et dans les bureaux des conseillers. Tout sera désinfecté entre deux visiteurs.
Concernant les formalités administratives, les banques ont fait en sorte de limiter la manipulation de papiers. Il s’agit d’un véritable défi, compte tenu des documents nécessaires pour certaines opérations comme la finalisation d’un crédit. Dans la mesure du possible, ce type de démarche a été dématérialisé.