Les banques amassent une fortune grâce aux commissions tirées sur les virements internationaux
BNP Paribas et Hello Bank ! n’appliquent plus aucuns frais sur les virements internationaux. Une nouvelle qui a surpris bon nombre de professionnels du secteur, tant les commissions tirées sur ces opérations constituent une source de revenus très confortables. On va décrypter les différents composants de ces frais tirés par les banques.
Dans la lutte que se livrent les banques pour augmenter leur base client, BNP Paribas et sa filiale Hello Bank ! viennent de frapper un grand coup. En effet, depuis un mois, ces deux enseignes n’imposent plus de frais bancaires à leurs clients pour l’émission d’un virement international, à la condition que les transactions aient été réalisées en ligne ou depuis leur application mobile.
Cette initiative de BNP Paribas et Hello Bank ! a d’autant plus surpris les experts financiers, car les deux établissements se privent là d’une énorme source de revenus. En effet, les frais prélevés pour un virement international peuvent se monter à plusieurs dizaines d’euros.
Les composants des frais de transfert
En 2017, les commissions tirées sur les virements internationaux s’élevaient au total à hauteur de 711 millions d’euros dans l’Hexagone. Un chiffre titanesque qui résulte principalement des charges liées au transfert et des frais de change.
Les coûts de transfert sont comparables à des frais de dossier que la banque émettrice du virement facture à sa clientèle. Ici, le modèle diffère selon l’enseigne bancaire, mais généralement, cette dernière prélève d’abord des frais à hauteur de 0,1 % de la somme virée. Puis, viennent s’ajouter à cette commission des tarifs fixes. Cette deuxième facture est imposée par les établissements afin d’inciter leurs clients à ne pas réaliser trop de virements internationaux. Généralement, ces charges fixes s’estiment à plus de 20 euros.
Toutes les banques n’adhèrent pas ce modèle de frais fixes. À la place, certaines enseignes bancaires préfèrent instaurer un prélèvement forfaitaire pouvant aller de 11,60 à 30 euros. C’est notamment le cas d’ING, de la Société Générale, de BforBank ou encore d’Orange Bank. Voilà pour ce qui est des composants des prix de transfert, viennent ensuite les coûts de change.
Les composants des frais de change
Après que le virement ait été émis, la personne qui va percevoir la somme devra s’acquitter de frais de change qui se divisent en deux grandes familles. D’abord, une première commission sera prélevée par les banques au moment de la conversion de devises. En effet, lorsqu’elles établissent leurs taux de change, les enseignes bancaires se basent sur ceux du marché et y incluent une marge plus ou moins importante. Dès la conversion, elles ont donc déjà généré des profits.
Ensuite, les clients devront s’acquitter d’une deuxième facture à titre de commission. Ici, la somme prélevée par les enseignes financières prend une nouvelle fois la forme d’un pourcentage de la somme virée ou d’un montant forfaitaire. Un tarif minimum sera également facturé par les banques.
La plupart des banques en lignes prélèvent généralement 0,05 % de la somme virée, plus un montant minimum de 10 euros. Ce modèle semble être le plus rentable. D’ailleurs, il est à noter que ce sont les enseignes en ligne qui facturent le plus cher les frais de change.
À noter que lorsque BNP Paribas et Hello Bank ! ont annoncé qu’ils ne tireraient plus aucune commission sur les virements internationaux, cela concerne également les tarifs sur le change.