La résilience des banques face à la crise suscite des interrogations
Avant l’apparition de la pandémie, les banques n’étaient pas dans une forme optimale ; les séquelles de la crise des subprimes (2008 – 2009) étant toujours visibles. De plus, avec la concurrence accrue, elles peinaient à atteindre la rentabilité. La situation actuelle semble encore plus désastreuse, ce qui amène les observateurs à se demander si les établissements sont assez solides pour y survivre.
Des lendemains très difficiles
La crise sanitaire perdure et avec elle, la crise économique prend toujours plus d’ampleur. Les pronostics (déjà pessimistes) des observateurs au début de la crise risquent d’être très en deçà de la réalité, ne serait-ce que pour cette année.
Selon les premières prévisions, à l’heure où beaucoup pensaient que la crise serait l’affaire de deux ou trois mois tout au plus, la France devait connaitre une récession de -1 %.
Mais la suite des évènements, à savoir le déconfinement puis le reconfinement, contraint les analystes à revoir leur copie. Cette fois, il serait plutôt question d’un recul de -11 %.
Ce repli de l’économie est surtout dû à la défaillance de nombreuses entreprises. Et les difficultés rencontrées par ces dernières vont forcément provoquer un effet « domino » chez les banques.
En effet, alors qu’ils font déjà face à des problèmes qui leur sont propres, les établissements financiers sont aussi sollicités par le gouvernement pour soutenir la relance économique.
ImportantEn plus d’accorder des reports d’échéance à leurs clients, même pour les créances les plus douteuses, ils sont chargés de distribuer les fameux prêts garantis par l’État (PGE). Certes, comme son nom l’indique, ce type de prêts est couvert par l’État. En revanche, il risque de peser grandement sur la trésorerie des banques, lesquelles sont déjà assez mal en point.
Les plus petites risquent de ne pas survivre
Lorsque la crise sanitaire sera terminée (peut-être après la découverte d’un vaccin), au moment de procéder à un comparatif banque, il est fort probable que la liste soit moins longue qu’à l’accoutumée et que seuls les établissements avec un solide matelas financier s’affichent.
La principale menace pour la solidité des banques est la détérioration massive des crédits. Pour le moment, ces créances devenues douteuses n’ont pas encore d’impact réel puisque les établissements reçoivent des injections de capitaux de la part de l’État ou de la Banque centrale européenne (BCE). Mais une fois que les aides cesseront, beaucoup de banques risquent de mettre la clé sous la porte.
D’après les chiffres communiqués, d’ici fin 2021, les banques européennes pourraient devoir faire une croix sur des crédits douteux d’un montant de 1 400 milliards d’euros.