La prudence est de mise pour les banques face à la montée en force de leur coût du risque

Etude du coût du risque

Dans l’Hexagone, les banques figurent en tête de liste des secteurs d’activité à faire preuve de solidité financière face aux conséquences de la crise. Ce qui est loin d’être le cas pour leurs clients qui à travers leur fragilité, les exposent désormais à des risques portés principalement par les impayés et les faillites.

Quelle banque choisir ? En temps normal, cette question se pose souvent auprès des Français désireux d’ouvrir un compte bancaire en notant que pour y trouver une réponse, ils n’hésitent pas à solliciter les services d’un comparateur en ligne. Une tendance qui n’a fait que se renforcer maintenant que la crise a incité les banques à être plus prudentes dans leurs stratégies notamment en matière de crédits.

En effet, tout indique que les six premiers mois de 2020, ces organismes financiers ont décidé de changer de politique se manifestant essentiellement à travers leur frilosité en matière d’octroi de prêts. Une tendance qui, selon les analystes, s’explique par la montée en force de leur coût du risque liée à la fragilité grandissante des ménages et les défaillances d’entreprises.

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La vigilance est de mise

Pour les banques tricolores, la vigilance est désormais de mise. Du moins, si l’on tient compte de leurs stratégies adoptées au premier semestre de 2020 concernant certaines de leurs offres de crédits.

À commencer par les prêts immobiliers qui ont vu leurs conditions d’octroi se renforcer se manifestant principalement à travers :

  • La tendance haussière du taux moyen des intérêts passant de 1,10% à fin 2019 à 1,30% ;
  • La période de remboursement limitée en dessous de 25 ans ;
  • Le taux d’effort limité à 33% ;

Soit, autant de points donnant preuve de leur prudence accrue, alors qu’en parallèle, la crise les a également incités à renforcer leurs critères de sélection des dossiers étant conscientes que cette situation n’a pas manqué d’accentuer la fragilité financière de leurs clients les professionnels et particuliers.

Aussi, le Syndicat des indépendants (SDI) a relevé un point marquant concernant les prêts garantis par l’État (PGE) en précisant dans un communiqué que :

Les banques comptabilisent les refus sur dossiers constitués, mais pas les refus oraux ou encore les absences de réponse.

Une façon pour le SDI de dire que, malgré la garantie de l’État qui devrait les encourager à ouvrir les vannes, le taux de refus de 2,7% des PGE accordés à la date du 24 juillet 2020 est loin de refléter la réalité. Une autre preuve de leur frilosité concernant les emprunts pouvant mettre en péril leur santé financière qui, jusqu’ici, est encore au beau fixe.

Pour le dire il suffit de se référer au fait que d’une manière générale, leur ratio de fonds propres de premier niveau estimé à 12% dépasse largement la réglementation européenne de solvabilité portant à croire que les grandes banques françaises sont encore à l’abri des risques à court terme.

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Motivées par différentes raisons

Pour les principales enseignes bancaires tricolores, miser sur la prudence n’est pas un choix hasardeux. Simplement parce que ces dernières sont motivées par différentes raisons.

Pour ce qui est du prêt immobilier par exemple, tout porte à croire que les recommandations émises par le HCSF (Haut Conseil de Stabilité Financière) à l’horizon 2019 jouent un rôle considérable dans la croissance des taux ou la limitation des délais de remboursement et du taux d’effort.

Et en y regardant de près, l’on constate également que la crise sanitaire s’est présentée comme la goutte d’eau qui a fait déborder la vase en poussant à la hausse le nombre d’entreprises défaillantes et de ménages en fragilité financière se manifestant à travers la hausse du coût du risque auprès des banques. Entendons par là ces provisions mises de côté permettant à ces dernières de faire face aux impayés et aux faillites de leurs clients.

Pour illustrer, l’on pourrait prendre en exemple le cas de BNP Paribas et de Crédit Agricole qui ont vu ces coûts presque doubler de volume sur la période d’avril à juin pour s’élever à :

  • 1,2 milliard d’euros pour la banque verte dont 667 millions d’euros liés à des pertes déjà constatées ;
  • 1,4 milliard d’euros pour la BNP, avec une augmentation de 329 millions d’euros entre avril et juin pour pertes attendues.

Des motifs suffisants pour ces acteurs financiers de redoubler de vigilance d’autant que certains d’entre eux ont déjà essuyés des pertes colossales si ce n’est que d’énumérer Natixis et Société Générale avec respectivement 57 millions d’euros et 1,26 milliard d’euros à leur actif. À noter cependant qu’en parallèle BNP Paribas et Crédit Agricole ont affiché un bénéfice dépassant la barre des 2 milliards d’euros pour la première et de 1 milliard pour la deuxième.

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