L’engouement des britanniques pour le paiement fractionné est une source d’inquiétude pour le Financial Conduct Authority
Au Royaume-Uni, le système de paiement différé ou fractionné affiche une croissance significative en séduisant un nombre considérable de la population y découvrant une offre avantageuse. Un engouement qui a bien fait d’attirer l’attention du Financial Conduct Authority qui y voit une source d’inquiétude.
De l’anglais « Buy Now Pay Later » (BNPL), le paiement fractionné peut compter sur un levier majeur pour assurer sa croissance auprès des consommateurs. Le fait est qu’il s’agit d’une catégorie de crédit à la consommation permettant d’accéder à un système de financement sans frais bancaire.
Pour cette raison précise, près de 14 millions de britanniques ont déjà fait appel à ce service pour mener leur projet d’acquisition de vêtements ou encore de produits de première nécessité selon l’association Citizen Advice.
Une situation qui semble encourageante sauf qu’aux dernières nouvelles, le système n’est pas sans risque pour les utilisateurs de plus en plus nombreux à s’exposer au surendettement.
Un système intéressant, mais pas sans risque
D’après l’association des consommateurs Citizen Advice, le paiement fractionné a déjà attiré 14 millions d’abonnés au Royaume-Uni. Soit, pour une part de revenus estimée à 2,7 milliards de livres en 2020 selon les analystes soulignant que ce montant a été multiplié par quatre par rapport à la saison précédente.
La preuve que le système gagne du terrain auprès des britanniques y découvrant une belle parade pour faire face à leurs dépenses quotidiennes. Et leur nombre aurait tendance à décupler dans les mois qui viennent selon les observateurs mettant en avant deux principaux facteurs :
- Une inflation attendue à plus de 7% en avril ;
- Une hausse de cotisations sociales.
Ainsi, tout porte à croire que la croissance du coût de la vie sera bien au rendez-vous et servira de levier au système. Toutefois, Christopher Woolard, un ancien membre du Financial Conduct Authority (FCA) s’accorde à dire que :
Si l’émergence de produits de BNPL a offert une alternative crédible aux crédits à court terme, ils risquent aussi de porter préjudice aux consommateurs.
Christopher Woolard
Un risque de surendettement selon Citizen Advice indiquant que jusqu’ici, 4 consommateurs sur 10 peinent à respecter les échéances de paiement. De quoi, inciter l’organisme à rebaptiser « Buy Now Pay Later » en « Buy Now Pain Later » ou du français « Achetez maintenant, souffrez plus tard ».
Une source d’inquiétude pour le gendarme financier
Au Royaume-Uni, le Financial Conduct Authority est reconnu comme étant le gendarme du secteur financier. Ainsi, inutile de préciser que l’organisme est le mieux placé pour dire qu’en l’absence d’une régulation concrète, le BNPL représente un risque pour les consommateurs. Pour cette raison, des mesures ont été prises pour permettre à une réglementation de voir le jour dans un avenir proche selon le Trésor indiquant que :
Le Buy now pay later peut être utile pour gérer ses dépenses. Il est donc important que la réglementation soit équilibrée et proportionnée, tout en s’assurant qu’elle offre aux consommateurs une protection appropriée.
En attendant, le FCA a déjà pris les devants en s’attaquant aux principaux acteurs spécialisés dans ce domaine à l’instar de Klarna, d’Openpay, de Laybuy et de Clearpay pour leur demander de :
Revoir leurs conditions générales de vente.
Non pas sans raison puisque le superviseur bancaire estime que par manque de clarté, leurs conditions d’annulation risquent de porter préjudice aux consommateurs. C’est d’ailleurs pour cette raison que le FCA a demandé à trois de ces opérateurs de rembourser certains de leurs clients. Une sorte de mise en garde pour les autres acteurs qui sont également bien nombreux à tenter de se tailler la meilleure part sur ce marché en plein effervescence.