Starling Bank écarte toute possibilité de rachat
Certaines néobanques commencent à faire sérieusement de l’ombre aux succursales traditionnelles. Force est toutefois de constater que ces fintechs peinent encore à être rentable, un point qui peut être corrigé via deux options : l’introduction en bourse ou le rachat par une grande banque. Le choix est cornélien et aujourd’hui de nombreuses Startups du milieu ont du mal à se décider.
Les néobanques sont de nouveaux acteurs économiques qui tendent à renverser l’hégémonie des banques traditionnelles. Et pour séduire les clients, les banques de dernière génération mettent en avant leurs services numériques aptes à répondre à leurs nouveaux besoins.
Sur ce point, les analystes avaient déjà fait remarquer aux enseignes classiques qu’elles devaient cesser de se cramponner à leur modèle structurel jugé vieillissant et amorcer leur mue digitale, des propos relayés sur les sites dédiés au comparatif néobanque.
Concernant cette transition, les succursales ont différentes stratégies pour rattraper leur retard, certaines développent elles-mêmes leurs propres services numériques tandis que d’autres préfèrent directement racheter les jeunes pousses les plus prometteuses du secteur.
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Une étape de franchie, place à la suite
Pour ce qui est de racheter les néobanques les plus prometteuses, la fintech britannique Starling Bank est au centre de toutes les convoitises. La Startup fondée en 2014 possède aujourd’hui plus de 1,9 million de clients. Elle a d’ailleurs récemment annoncé avoir atteint l’équilibre lui permettant aujourd’hui d’être rentable. En effet, le bilan de la marque rapporte qu’elle aurait réussi à engranger des bénéfices supérieurs à ses dépenses.
La stratégie de la fintech s’est donc avérée payante. Bien qu’elle accuse moins de sociétaires que Revolut, cette dernière peine à dépasser son seuil de rentabilité, et ce, malgré ses 13 millions de clients. Cette différence en termes de bilan économique entre les deux concurrents s’explique notamment par le fait que Starling Bank ait réussi à convaincre 30 % de sa base clientèle à domicilier leur compte principal chez eux.
Le rival de Revolut semble ainsi avoir franchi un cap, mais doit maintenant faire face au dilemme que rencontrent toutes les néobanques indépendantes à ce stade. Pour assurer sa pérennité, la banque mobile doit à présent choisir entre le rachat par une grosse enseigne bancaire ou l’introduction en bourse.
La bourse ou l’achat ?
Du point de vue d’une néobanque, son rachat comporte de nombreux avantages. Elle aura accès aux données bancaires de sa maison mère et pourra développer ses activités. Pour les banques traditionnelles, cette collaboration a de nombreux enjeux, dont les plus importants sont de finaliser au plus vite la transition numérique et de s’équiper d’une armée de fintechs pour faire face aux GAFA et à l’envie de ces derniers de monopoliser le marché. C’est, d’ailleurs, dans cette optique que Société Générale a racheté la néobanque pour les pros Shine le 30 juin dernier. De plus, selon Claire Calmeiane, directrice de l’innovation chez le groupe français, ce partenariat va leur permettre de :
Co-créer une offre différenciante de services pour nos clients.
Ce rachat comporte toutefois certains inconvénients, la fintech ne pourra plus être aussi indépendante et devra se conformer aux directives de sa maison mère. Une des raisons qui explique pourquoi Starling Bank souhaite garder son autonomie, et ce, malgré l’intérêt qu’elle suscite auprès JP Morgan et Llyods. Le premier souhaitant acquérir la néobanque britannique pour s’implanter au Royaume-Uni, tandis que le second ambitionne d’en extraire les capacités technologiques pour en faire bénéficier son modèle structurel classique et ses filiales.
Néanmoins, comme l’a affirmé à maintes reprises la CEO de Starling Bank, Anna Boden, sa compagnie n’est pas à vendre. De ce fait, la fintech a opté pour l’introduction en bourse.