La réduction du réseau d’agences bancaires aux États-Unis
Du fait de l’évolution des besoins des consommateurs qui désirent des prestations bancaires davantage dématérialisées, les grandes banques américaines basculent vers un modèle digital. Les établissements bancaires du pays envisagent en effet de réduire considérablement leurs agences bancaires physiques pour améliorer leur système de distribution, mais également pour optimiser leurs coûts. 18 000 points de vente devraient être supprimées en cinq ans.
Aux États-Unis, les établissements bancaires adoptent de plus en plus un modèle de banque à distance. Si les enseignes bancaires américaines continuent de créer des agences, le nombre de points de vente ouverts est en effet de moins en moins important.
De plus, les agences bancaires deviennent plus petites et plus automatisées. C’est notamment le cas chez la Bank of America qui expérimente des agences sans employés dans lesquelles les clients échangent avec un conseiller grâce à un système de visioconférence.
Néanmoins, cette volonté des établissements de se transformer en banque en distance se traduit essentiellement par une réduction du parc d’agences bancaires dans le pays.
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Une réduction de 20% à l’horizon 2022
Une étude réalisée par le cabinet de conseil en immobilier JLL révèle que d’ici 2022, les grands établissements bancaires américains devraient procéder à une réduction de 20% de leur réseau d’agences.
Étant donné qu’actuellement, les États-Unis comptent 90 000 points de vente, 18 000 agences devraient ainsi être supprimées à l’horizon 2022. À titre comparatif, il n’y a eu que 7 700 fermetures (-8%) depuis la crise financière (statistiques du régulateur américain : la Federal Deposit Insurance Corporation ou FDIC).
Le cabinet présage qu’en 2027, il n’y aura plus que 71 500 agences sur le territoire américain, c’est-à-dire 25 000 de moins en vingt ans.
Amélioration du système de distribution et optimisation des coûts
Deux raisons principales poussent les banques américaines à réduire leur réseau d’agences : le désir d’adapter leurs offres bancaires aux nouvelles attentes des clients et celui de diminuer leurs coûts.
Une étude sur les perspectives immobilières des établissements bancaires américains note en effet qu’
Avec l'évolution des services bancaires en ligne et sur mobile, le modèle d'agences à tous les coins de rue a évolué. La question n'est plus seulement de savoir quelle marque a le plus d'emplacements - les « briques ». Il s'agit désormais de savoir comment la banque donne accès à ses clients efficacement à ses services à distance, à tout moment, n'importe où - les « clics ».
En taillant dans leur parc immobilier, les enseignes bancaires américaines espèrent par ailleurs optimiser leurs coûts. Elles comptent notamment réaliser 8,3 milliards de dollars d’économies en loyers au total.
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Comparaison avec la France
Les États-Unis affichent actuellement une densité d’agences bancaires moins importante que la France. En effet, le pays compte 90 000 agences pour 321 millions d’habitants, ce qui est deux fois moins que les 37 500 points de vente pour 67 millions d’habitants en Hexagone.
De fait, les statistiques de la BCE et d’Eurostat indiquent que la France est l’un des pays européens comptant le plus d’agences bancaires (trois fois plus que le Royaume-Uni par exemple) et ce, malgré le fait que la quasi-totalité des grandes banques françaises ont communiqué des plans de fermeture dernièrement. Entre autres, la Société Générale a notamment annoncé une réduction de 20% de son parc tandis que BPCE a déclaré vouloir fermer 400 agences d’ici 2020.