L’inéluctabilité de la banque numérique est encore à prouver
Le modèle numérique s’est imposé depuis quelques années au niveau du secteur bancaire, si bien que les plus grandes enseignes se sont ruées vers la digitalisation de leurs services. Mais l’avancement dans un domaine aussi complexe nécessité un temps d’intégration considérable, et la rentabilité de ce nouveau secteur reste encore à un stade assez précaire. Se voulant incontournable, la banque numérique n’est toujours qu’à un niveau primitif de son développement.
Pour de nombreux analystes des années 90, la banque en ligne dessinait un avenir prometteur pour le secteur financier. Ainsi, l’adaptation des activités bancaires à cette nouvelle technologie était imminente et inévitable ; sans quoi les banques traditionnelles risqueront de se faire dépasser par les derniers venus qui auront plus d’ambition.
Le concept de la Fintech a fait ses premières apparitions vers le début des années 2010 ; faisant ainsi peser une autre menace sur l’industrie financière. Aussi, les banques ont dû procéder à un ajustement de son infrastructure et de son organisation interne afin d’apporter plus de modernité dans leurs offres et ainsi évoluer selon les besoins du marché contextuel.
La vérité sur la digitalisation du système bancaire
Le système numérique a été l’objet de beaucoup d’éloge au cours de ces dernières années au niveau du secteur bancaire. Mais il est essentiel de regarder d’un œil objectif sur les véritables enjeux de ce domaine, indépendamment du vernissage conventionnel que les différentes institutions spécialisées dans le marketing ont lancé depuis ces quelques années.
La banque numérique existe déjà en France depuis une vingtaine d’années. Mais depuis l’adoption du concept par l’industrie bancaire française, son taux de pénétration n’arrive toujours pas à atteindre les 10% selon un spécialiste du domaine.
Le cas d’un acteur historique est une preuve tangible qui explique cette situation. En effet, il lui a fallu plus de 15 ans pour arriver à séduire 1 million de clients, mais en plus, cela n’a pas encore assuré la stabilité de son rendement. Sur le plan général, la majorité des derniers acteurs qui se sont lancés dans cette voie ont dû réviser les calculs énumérés dans leur business plan.
Quels en sont les principaux facteurs ?
La politique monétaire expansionniste de la banque centrale européenne, basée sur le maintien des taux d’emprunt à un niveau artificiellement faible a lourdement impacté sur les marges bénéficiaires des organismes bancaires, qui ont essayé de les compenser par le volume des crédits octroyés aux clients.
Par contre, les spécialistes se sont aussi trompés dans leur estimation de l’attrait qu’auraient les clients vis-à-vis de la banque numérique. En effet, la réactivité des banques traditionnelles face à l’émergence de la technologie financière a complètement changé la donne.
Les établissements basiques ont décidé d’élargir leur champ d’action en proposant des services plus étendus et accessibles via les applications mobiles. Ce qui leur a permis de préserver leur place au niveau de la clientèle.
Ainsi, le concept traditionnel de la banque d’agence a réussi à rivaliser avec le contexte innovateur des Fintechs, en introduisant de nouvelles offres qui attirent les clients, telles que : l’agrégation de compte, la finance participative et le trading robotisé.