La Financière de paiements électroniques, une FinTech dans la cour des grands
En l’espace de trois ans, la FPE (Financière de paiements électroniques), société à l’origine du Compte-Nickel, a séduit près de 465 000 clients et généré 20 millions d’euros de chiffre d’affaires. Ayant signé ce succès plus que satisfaisant, la FinTech ne compte pas s’arrêter là. Elle aspire en effet à franchir le cap du million de clients d’ici l’année prochaine.
Lancée en 2012, la FPE figure aujourd’hui parmi les FinTech qui ont les plus réussi leur démarrage en Europe. En décembre dernier, la startup affichait plus de 465 000 usagers et 278 millions d’euros de dépôts clients. Avec son offre de compte sans banque qui se souscrit en ligne ou auprès d’un bureau de tabac, la FinTech est aujourd’hui une des concurrentes les plus redoutables des meilleures banques en ligne.
Interrogé par un spécialiste du secteur bancaire, Hugues Le Bret, cofondateur et président de la FPE, se félicite en déclarant :
Nous ouvrons 26 000 comptes par mois, on ne constate pas de baisse : Compte-Nickel est le numéro un des ouvertures de comptes en France, devant le premier des nouveaux entrants. Les banques en ligne ont mis vingt ans à gagner 2,5% de part de marché, nous avons conquis 0,7% du marché en 34 mois d'existence.
Hugues Le Bret
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Bilan et perspectives
Depuis sa création en 2012, la FPE a procédé à plusieurs levées de fonds d’une valeur totale estimée à 39,5 millions d’euros. C’est en juin 2013 que la FinTech décroche un agrément d’établissement de paiement, délivré par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). En 2016, elle dégage un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros, ce qui renvoie à une croissance de 120%. Cette année, elle aspire à multiplier cette valeur par deux, une ambition qu’elle compte réaliser grâce notamment à son passage dans le giron du groupe bancaire BNP Paribas.
Comptant aujourd’hui 130 employés, la startup prévoit de se développer davantage en multipliant les investissements. Entre autres, elle envisage d’installer mensuellement une centaine de bornes chez les buralistes. Si actuellement, 2 205 points de vente distribuent le Compte-Nickel, ce nombre devrait passer à 3 400 à la fin de l’année.
Hugues Le Bret confie :
Nous atteindrons le point mort à 600.000 clients : nous serons donc rentables à la fin du premier semestre 2017, y compris avec nos investissements de plusieurs centaines de milliers d'euros par mois. Notre priorité, c'est d'arriver à l'équilibre et d'atteindre de 900.000 à 1 million de clients à la fin 2017.
Hugues Le Bret
Source de la rentabilité de la FPE
Pour se rémunérer, la FPE pratique un tarif de 20 euros par an pour toute ouverture d’un Compte-Nickel. Elle prélève par ailleurs des frais sur les dépôts d’espèces et les retraits ainsi que des commissions sur les paiements par carte. Hugues Le Bret indique qu’au total, le Compte-Nikel coûte en moyenne 46 euros par an à ses utilisateurs et que la FPE gagne surtout grâce aux volumes.
Le président de la FinTech commente :
Certains croient que nous sommes encore une sous-banque pour les pauvres ! Notre marché, c'est l'ensemble de la population. Au départ, nous voulions bancariser les interdits bancaires. Finalement, notre cœur de cible n'est pas celui-ci ou le surendetté : 60% de nos clients sont représentatifs des 45% de Français qui dépassent leur autorisation de découvert au moins une fois par trimestre. Il y a deux France, l'une qui accède au crédit et dispose d'un patrimoine immobilier et financier, et l'autre moitié de la population qui veut juste pouvoir payer et être payée.
Du fait des divers frais d’incidents, le coût du service financier monte à 400 euros en moyenne pour cette dernière catégorie de clientèle.
Enfin, le banquier souligne :
Nous avons aussi des profils de cadres qui utilisent notre carte pour l'e-commerce ou pour des paiements à l'étranger car on ne facture pas de frais.