Société Générale profite de la cession de sa filiale Lyxor pour accélérer ses pas dans la banque privée
Aux yeux de certains analystes, la décision de Société Générale de se séparer de Lyxor peut paraitre contradictoire. Mais en y regardant de près, ils se sont rendu compte que cette cession officialisée récemment figure en tête de liste des grandes lignes de sa stratégie visant à accélérer son développement dans la banque privée.
Société Générale ne détient plus des parts dans Lyxor. L’enseigne en a officialisé la cession à fin 2021 pour un montant estimé à 825 millions d’euros. Une décision quelque peu contradictoire selon certains observateurs qui n’ont nullement eu besoin de recourir à un comparatif frais bancaire pour savoir que cette filiale était une vraie mine d’or pour le groupe. Ce, pour la simple raison qu’il s’agit d’un établissement spécialisé dans la gestion d’actifs pour les clients les plus fortunés.
Pour y trouver une explication, ces analystes ont concentré leurs regards sur les détails de la transaction pour découvrir que ce choix s’explique à travers la politique de développement du groupe. Celle qui vise à accélérer ses pas dans un secteur stratégique, la banque privée.
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Une décision stratégique
Pour Société Générale, la vente de ses parts chez Lyxor est une décision stratégique. Du moins, selon Patrick Folléa indiquant que cette transaction ne concerne pas des filiales de gestion patrimoniale que le groupe a choisi de garder dans le but de les intégrer dans sa division de banque privée. À ce directeur de Société Générale Private Banking d’expliquer :
Ce sont deux filiales créées à l’origine par la banque privée chez Société Générale. Mais s’agissant de gestion d’actifs, elles étaient passées sous supervision de Lyxor. Leurs gestions étant largement de nature patrimoniale, elles avaient naturellement vocation à rejoindre leur division d’origine.
Patrick Folléa
Et de préciser :
C’est un rapprochement qui fait sens. Les relations entre la banque privée et le réseau sont déjà importantes. Mais nous allons pouvoir approfondir les synergies avec la banque patrimoniale qui en fait partie intégrante.
Patrick Folléa
Ainsi, Société Générale entend redoubler d’efforts dans le développement de la banque privée désormais intégrée dans la liste des filières stratégiques pour deux raisons principales :
- C’est un secteur à très forte croissance ;
- C’est un segment peu consommateur de capitaux.
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Un bond en avant dans sa stratégie de croissance
À travers cette cession, Société Générale n’a pas seulement encaissé 825 millions d’euros, elle a aussi fait un bond en avant dans sa stratégie de croissance concentrée sur ses activités de banque privée. Pour s’en convaincre, il suffit de porter un regard sur les impacts positifs de son choix de garder ses deux filiales de gestion patrimoniale se manifestant à travers :
• Une trentaine de milliards d’euros s’ajoutant à ses actifs sous gestion ;
• Plus d’une centaine de collaborateurs en provenance de Lyxor vont rejoindre les rangs de Société Générale.
Concernant le premier point, il faut ainsi préciser que les 30 milliards susmentionnés proviennent de SG29 Haussmann, la filiale de gestion d’actifs du groupe qui s’adresse aux clients les plus fortunés. Ceux, qui peuvent se permettre de commencer avec une mise de départ de 25 millions d’euros en notant, à titre de comparaison, qu’en ce qui concerne la banque privée de Société Générale, ce seuil d’entrée est à partir de 500 000 euros.
Pour ce qui est des collaborateurs, l’enseigne compte principalement sur l’arrivée d’acteurs spécialisés dans la sélection de fonds externes selon Patrick Folléa indiquant que :
C’est une activité importante, car nous fonctionnons de plus en plus en architecture ouverte, avec des fonds en délégation de gestion, aux côtés de nos fonds maison.
Patrick Folléa
Ainsi, l’activité banque privée s’est renforcée pour Société Générale qui s’est réorganisé pour décupler ses chances en confiant cette division à la banque de détail sous la supervision du directeur général adjoint Sébastien Proto, alors qu’auparavant, cette activité était confiée à la banque de financement et d’investissement (GBIS).