Les banques françaises pensent à facturer l'épargne des clients
Actuellement, le taux directeur de la BCE est à son niveau le plus bas. Il est même récemment passé en dessous de 0 %. Cette baisse est à l’origine des taux bas appliqués aux crédits, mais elle engendre aussi un énorme manque à gagner pour les banques. La facturation des dépôts est une des solutions privilégiées par certains établissements européens pour le combler. Les banques françaises s’apprêtent à suivre le mouvement.
Les banques françaises emboîtent le pas aux banques suisses et allemandes
Avec le taux négatif adopté par la Banque Centrale Européenne, les banques du vieux continent sont devenues peu enclines à placer leurs réserves excédentaires au sein de cet organisme financier. Ces dépôts engendrant des charges supplémentaires auxquelles elles devront faire face.
D’ailleurs, pour éviter de déposer les sommes concernées, elles mettent tout en œuvre pour les prêter à leurs clients, abaissant les taux d’intérêt des crédits à des niveaux « plancher » et en assouplissant les conditions d’octroi.
Important Mais cette politique vient rogner considérablement leurs marges et elles cherchent maintenant un moyen d’arrêter l’hémorragie.
Ainsi, des banques suisses et allemandes ont pris la résolution d’imiter la BCE et d’appliquer un frais de dépôt sur les comptes des clients fortunés.
Du côté d’UBS, les épargnes supérieures à 500 000 euros sont « facturées » à un taux annuel négatif de -0,6 %.
Pour certaines banques allemandes, le taux négatif de -0,4 % s'applique dès lors que le dépôt est supérieur à 100 000 euros.
Au moment de se demander quelle banque choisir, les Français se doivent d’être attentifs parce que le phénomène de taux négatif sur les épargnes sera bientôt en vigueur dans l’Hexagone.
Important La pionnière dans ce domaine sera probablement la succursale de Lombard Odier en France. Les comptes dont le solde excède le million d’euros seront assujettis à un frais de dépôt à partir d’octobre prochain.
D’autres banques devraient suivre le mouvement si la BCE ne changeait pas de cap.
La situation devient intenable pour les banques du Vieux Continent
Les banques du Nord de l’Europe sont les premières à avoir pointé du doigt la politique de la BCE, allant même jusqu’à accuser Mario Draghi, son président, de mener les banques à leur perte.
Les banques du Sud, pour leur part, sont plus mesurées et pensent que cette conjoncture peut les aider à sortir de la crise. Quant aux banques françaises, qui semblent se retrouver entre deux feux, elles ne savent pas trop dans quel camp se placer.