Malgré le plafonnement, les frais d’incident bancaire pénalisent les clients fragiles
À la demande du président de la République, les patrons des plus grandes banques françaises se sont engagés en décembre 2018 à geler les frais bancaires pour cette année. Ils ont également accepté le plafonnement des frais d’incidents bancaires. Mais il reste les frais non encadrés, particulièrement élevés et qui affectent lourdement les ménages les plus modestes.
Le gel de la hausse des frais bancaires pour 2019 est effectif
Selon le rapport de l’Observatoire des tarifs bancaires,
« Les dirigeants des principaux groupes bancaires tricolores ont respecté leur promesse de ne pas appliquer les hausses tarifaires prévues pour 2019 ».
Les comparatifs des frais bancaires montrent que certains postes s’affichent même en repli, comme la gestion de compte en ligne, qui coûte 40 % moins cher. De même, les prix des alertes SMS et la mise en place d’un prélèvement ont été revus à la baisse.
Important Aucun changement n’est constaté en matière d’assurance de carte bancaire et de frais de tenue de compte pour les établissements qui ne sont pas encore passés à la gratuité.
Si les clients sont facturés environ 20 euros par an actuellement, ils pourraient payer davantage dès 2020, l’engagement de gel des tarifs des banques étant limité à 2019.
Le coût des frais d’incident non encadrés pénalise les clients modestes
Le rapport confirme en outre que
« Les acteurs du secteur bancaire ont mis en place un plafond mensuel à 25 euros des frais d’incident pour les clients en situation de fragilité financière ».
Ce montant diminue à 20 euros par mois pour les bénéficiaires des offres spécifiques.
Mais il existe des frais non encadrés, comme les lettres de la banque qui notifient le client d’un chèque rejeté pour provision insuffisant, et que certains établissements facturent jusqu’à 24,40 euros. Le rapport soulève également le cas de la notification d’interdit bancaire, qui peut coûter 45 euros.
De plus, les enseignes bancaires françaises détiennent le record des frais de rejets de prélèvement les plus élevés en Europe. D’après l’association des usagers des banques,
« La moyenne se situe à 18 euros, six fois plus qu’en Allemagne et plus de deux fois plus que chez nos voisins belges ».
Pour les 3,6 millions de ménages les plus fragiles, la sévérité des banques est doublement pénalisante.
Dans l’incapacité de régler leurs factures du fait du prélèvement bloqué, ils se voient appliquer des pénalités pour incident de paiement auxquelles s’ajoutent les frais de relance.