Les banques européennes prêtes à s’entraider, mais non sans garantiesLes banques européennes prêtes à s’entraider, mais non sans garanties
Les banques européennes présentent-elles quelques réticences à accorder des prêts à leurs homologues ? Cette question gagne en légitimité en constatant qu’aux États-Unis, les établissements affichent clairement leur méfiance les uns envers les autres. Une étude récente révèle que les banques du Vieux Continent n’en sont pas encore à ce stade, même s’il n’est pas non plus question de confiance absolue.
Les banques réclament des garanties
« Prudence est mère de sureté ». Cet adage, les banques européennes semblent l’avoir adopté, en particulier lorsqu’il s’agit de financer un autre établissement. Pour elles, il n’est pas question de plonger sans filet ou harnais de sécurité.
Important Pour toute opération de financement d’une consœur, les banques européennes privilégient majoritairement le « repo », c’est-à-dire en réclamant suffisamment de garanties de la part de l’organisme emprunteur.
Il arrive aussi que les banques centrales jouent le rôle d’intermédiaires. Pour limiter les risques, les banques en bonne santé refusent de prêter directement à celles qui sont en difficulté, surtout si ces dernières sont originaires d’autres pays.
À la place, elles préfèrent financer la banque centrale locale, qui prête à son tour à la Banque centrale européenne, laquelle pourra ensuite financer les banques dans le besoin.
Pour l’instant, les banques européennes ont de quoi voir venir
Le degré de confiance qu’elles peuvent avoir les unes envers les autres n’est pas vraiment la préoccupation première des banques européennes pour l’instant. Un simple comparatif de banque permet de constater qu’elles sont encore loin d’être dans une situation d’urgence.
En entrant un peu plus dans les détails et en se basant sur les affirmations de la BCE, la majorité des banques dispose de liquidités suffisantes pour pouvoir tenir 6 mois. Si une hypothétique crise de liquidité s’annonce plus grave que prévu, elles pourront encore fonctionner de manière convenable pendant 4 mois.
Si tel est le cas, elles pourront toujours solliciter l’aide de leurs homologues parce qu’à en croire Jérôme Legras, directeur de la recherche chez Axiom AI,
« La méfiance est loin d’être exacerbée entre les établissements financiers européens ».
Jérôme Legras
Les prêts interbancaires sont légion, mais par prudence, les organismes en difficulté n’obtiennent pas de prêt à long terme.