Hausse généralisée et marquée des frais bancaires en Suisse
Une étude de la Fédération romande des consommateurs (FRC) pointe du doigt une hausse généralisée et continue des frais bancaires dans toute la Suisse. Depuis 2012, le taux d’augmentation moyen est de 45 %. La digitalisation des services et la faiblesse des taux d’intérêt sont avancées pour expliquer cette évolution.
Hausse notable des frais bancaires pour les clients suisses
Important Les clients de nombreux établissements bancaires se plaignent de l’augmentation significative des frais qui leur sont facturés, parfois sur des prestations auparavant gratuites.
FRC fait le même constat dans son panorama général issu d’un comparatif des banques.
Depuis le 1er juillet, le coût d’un retrait d’argent liquide dans les agences d’UBS passe de 0 à 2 francs. Chez Postfinance, les détenteurs d’un compte dont le solde dépasse 7500 francs paient 5 francs par mois de taxe au lieu de 0.
Autre exemple, et ils sont nombreux, la Banque cantonale neuchâteloise (BCN) prévoit de majorer les frais prélevés aux propriétaires de compte courant de propriété par étage (PPE) de 60 % ! Pour le patron de l’enseigne, Pierre-Alain Leuenberger,
« La hausse correspond à seulement 1,35 franc mensuel, un tarif jugé raisonnable, d’autant qu’il n’a pas évolué en dix ans ».
Pierre-Alain Leuenberger
Marges réduites, digitalisation des activités et contraintes réglementaires en cause
Pour Robin Eymann, responsable de la politique économique à la FRC,
« Ce mouvement s’explique par les taux d’intérêt bas des crédits qui impactent les marges des banques ».
Robin Eymann.
Celles-ci cherchent ainsi à compenser leur manque à gagner par la révision de leur rémunération sur différents services. L’expert déplore le
« Manque de transparence de la politique commerciale et tarifaire des acteurs du marché ».
Robin Eymann.
De son côté, le directeur de la BCN réfute toute influence majeure des taux négatifs de la BCE sur l’augmentation tarifaire appliquée. Pour lui,
« La digitalisation des activités double les dépenses des banques, qui doivent maintenir en parallèle leur offre traditionnelle ».
Pierre-Alain Leuenberger.
Pierre-Alain Leuenberger souligne également les surcoûts engendrés par les contraintes réglementaires croissantes depuis 2008.
Les spécialistes du marché anticipent des hausses supplémentaires, d’autant qu’aucune autorité, même l’Ombudsman des banques, n’est en mesure de poser des limites aux frais et commissions bancaires. Un seul phénomène pourrait faire fléchir les banques : la perte massive de clients, comme chez Postfinance, où 70 000 des comptes fermés en 2018 étaient justifiés par les tarifs plus élevés.