La crise politique à Hong Kong se répercute sur l’économie
Parmi les plus grands marchés financiers mondiaux compte Hong Kong. D’ailleurs, nombre de firmes chinoises s’y introduisent en Bourse. Cependant, les acteurs économiques pourraient ressentir les effets de la crise politique qui paralysent actuellement la cité-État depuis des jours. Justement, cette ancienne colonie anglaise affiche en 2019 une croissance économique particulièrement basse par rapport à ces dix dernières années.
Après plusieurs mois de soulèvement populaire, l’économie de Hong Kong tourne au ralenti. Les boutiques peinent à vendre et les hôtels ont du mal à se remplir. En effet, les acteurs œuvrant dans le tourisme figurent parmi les premiers à en être impactés. Or, la mésentente commerciale entre l’Empire du Milieu et les États-Unis favorise déjà le ralentissement économique selon certains spécialistes.
La crise politique n’a pris une telle ampleur dans la ville depuis qu’elle s’est détachée de l’emprise de la Grande-Bretagne en 1997. La cause ? Un projet de loi qui est censé régir les éventuelles extraditions vers la Chine.
La croissance économique du partenaire de choix de la deuxième puissance économique ralentit
En prenant comme référence le PIB de la Chine, la part de la mégalopole n’en constitue plus que 3 %. Or, elle s’élevait à 18,5 % environ en 1997. Tels sont les chiffres de la Banque mondiale. Néanmoins, Hong Kong occupe toujours une place de choix dans les stratégies mises en place par la Chine.
D’ailleurs, l’institution financière internationale classe la ville en 4ème position après évaluation du climat des affaires qui y règne, quand la Chine doit se contenter de la 46ème position.
Seulement, la croissance économique baisse en cadence, risquant de passer en dessous de 1 %, alors que les prévisions gouvernementales indiquaient une performance de 2 à 3 %. Dans les détails, la ville enregistrait déjà des résultats décevants avant même que les manifestations ne commencent. Au premier trimestre 2019, la croissance est passée de 4,6 % à 0,6 % en glissement annuel.
Les firmes chinoises cotées à la Bourse de Hong Kong devraient-elles s’inquiéter ?
Les répercussions de la crise pourraient atteindre les enseignes chinoises investissant dans le marché financier de la mégalopole si elle continue. C’est ce qu’énonce un professeur à l'Université des sciences et technologies de Hong Kong, Ming Sing. Le secteur bancaire sera-t-il épargné ? Les chiffres rapportés par tout comparateur de banque pourraient servir d’alerte. Selon l’enseignant :
« La capacité de (l'ex-colonie) à mobiliser des capitaux pour les entreprises chinoises sera érodée si l'instabilité politique (...) persiste ».
Ming Sing.
Selon le Hong Kong Exchanges and Clearing Limited (HKEX), les sociétés chinoises sont impliquées dans 90 % des introductions en Bourse les plus significatives sur le marché hongkongais depuis 1986. Parmi elles figure par exemple le site de vente en ligne Alibaba. Pour être certain de pouvoir approcher les investisseurs asiatiques, il prévoit une autre cotation dans la Région administrative spéciale.