Les consommateurs français se méfient de l’épargne
En 2018, les Français se sont contentés de déposer des sommes importantes auprès de leurs banques, sans les placer. Ce phénomène peut notamment s’expliquer par une méfiance grandissante envers les institutions financières. Les usagers partent sur la logique que même s’il ne génère aucun revenu, leur argent sera au moins préservé des risques liés aux placements.
Selon les spécialistes, les Français rechignent davantage à placer leurs économies. L’an dernier, c’est 33 milliards d’euros qui ont dormi sur leurs comptes. Pourtant, si elles ont bien été placées, ces sommes auraient généré des marges importantes pour les épargnants.
Actuellement, l’argent sur les comptes des ménages français dépasse de loin l’ensemble des placements sur les Livrets A. Bien que le rendement soit négligeable (0,75 % pour un taux d’inflation de 1,1 %), ce type d’épargne permet quand même de valoriser des économies sur le long terme. En somme, les usagers priorisent la prudence sur d’éventuels gains impliquant trop de risques.
Je compare les offres bancaires
Les Français protègent leur argent
Depuis le début des années 2000, l’univers de la finance a marqué les esprits par les scandales successifs et les faillites d’enseignes d’envergure internationale. Ces situations problématiques ont ensuite mené vers une grande crise qui a affecté le pouvoir d’achat sur plus d’une décennie. De ce fait, les Français ont tendance à se méfier de l'épargne.
En général, les consommateurs français ont une opinion négative du secteur de la finance. Celui-ci est systématiquement associé à la crise, aux fraudes à répétition des grandes institutions bancaires, aux problèmes des épargnants grecs, etc. De plus, les marchés boursiers et le fonctionnement du milieu semblent encore plus opaques qu’auparavant.
Les spéculations et la volatilité des marchés se sont accélérées grâce à l’évolution technologique dans le secteur (algorithmes, robots spéculateurs…). Face à toutes ces innovations, les épargnants deviennent perplexes. Même si les acteurs du secteur leur promettent des gains attrayants, ils s’inquiètent concernant leur marge de manœuvre. En somme, ils ont peur de perdre le contrôle sur leur argent.
Toutes ces conditions permettent d’expliquer le fait qu’il ne reste plus que 3 millions de Français actionnaires en 2019 alors qu’ils étaient plus de 7 millions en 2007. Suivant la même logique, le CAC 40 recense actuellement 45 % de sociétés appartenant à des fonds d’investissement étrangers.
Je compare les offres bancaires
Un sentiment de méfiance généralisée
L’argent dormant sur le compte bancaire des Français préoccupe notamment les experts et les acteurs du monde de la finance. En effet, ce capital immobilisé devrait contribuer à stimuler l’écosystème économique. Néanmoins, l’inquiétude des consommateurs est assez compréhensible.
La crise de 2008 a renforcé la défiance traditionnelle des épargnants français par rapport aux sociétés cotées en bourse. Près d’une décennie plus tard, leur aversion pour ces institutions et leurs suspicions ne semblent pas changer, même si le CAC 40 a dépassé la barre des 5 500 points.
D’après les spécialistes de la BPCE, les actions et les obligations d’entreprises directement détenues par les ménages ont représenté moins de 35,1 milliards d'euros en 2018. Ces chiffres reflètent l’inquiétude générale par rapport à ce type de placement.
Par ailleurs, dès que le marché montre des signes encourageants, les rares épargnants qui restent s’empressent de retirer leurs bénéfices et de quitter le monde de la bourse.
L’engouement pour l’assurance-vie est également un signe de ce sentiment de méfiance des ménages français vis-à-vis des placements classiques. Cette assurance propose notamment des contrats avantageux garantissant à 100 % la valeur des dépôts. Elle offre également des contrats sans garantie, mais qui contiennent des actions.
Dans tous les cas, l'assurance-vie est surtout appréciée pour son côté rassurant. En effet, ce type d’épargne est traditionnellement associé à la sécurité. De plus, le souscripteur bénéficie de certains avantages fiscaux.