Revolut mise sur sa licence lituanienne en cas de Brexit sans accord
La perspective d’un Brexit sans accord inquiète les clients de Revolut, qui sont essentiellement situés en dehors du Royaume-Uni. Mais ses dirigeants ont tenu à les rassurer en leur adressant un mail dans lequel ils se disent préparés à un « no deal ». Une licence lituanienne devrait en effet permettre à la néobanque de profiter d’un passeport européen.
Le passeport financier européen menacé par un « no deal »
En activité depuis 2014, Revolut compte 4,4 millions de clients, dont 550 000 sont français. D’ailleurs, près de 70 % d’entre eux sont basés hors de la Grande-Bretagne.
Important La sortie du pays de l’Union européenne (UE), avec le risque d’une absence d’accord, pose la question de l’accessibilité des comptes bancaires de ces particuliers.
Jusqu’ici, grâce à l’agrément délivré par le régulateur du secteur bancaire britannique, la Financial Conduct Authority, la néobanque londonienne dispose d’un « passeport financier européen » valable pour l’ensemble de l’Espace économique européen (EEE) l’Union européenne. Elle est donc autorisée à exercer son activité dans tous les pays de l’UE, ainsi qu’en Islande, au Liechtenstein et en Norvège.
Seulement, en cas de Brexit sans accord, les établissements bancaires britanniques risquent la révocation du passeport financier, ce qui signifie la fin de leurs activités (dépôts, paiement, investissements, financements) au sein de l’EEE.
À l’inverse, si le Parlement ratifie l’accord avec l’Europe, le dispositif pourrait être maintenu après le divorce.
Une licence lituanienne pour opérer en cas de Brexit sans accord
Pour parer à l’éventualité d’un « no deal », Revolut s’est tournée vers les autorités lituaniennes pour décrocher les licences qui lui donnent droit à un autre passeport financier européen.
- La première lui permet d’agir comme établissement de monnaie électronique.
- La seconde, qui porte sur les services bancaires, lui ouvre des opportunités d’étoffer son offre, notamment avec du crédit.
Si le changement se produit, il se fera de manière totalement transparente, avec soumission des conditions générales mises à jour pour acceptation par l’ensemble des utilisateurs.
Ces derniers devront également fournir une deuxième fois une copie de leur pièce d’identité ainsi qu’une photo en vue du nouveau contrôle imposé par le basculement vers une autre licence. En revanche, bien qu’elle possède une représentation à Vilnius, la banque prévoit de garder son siège à Londres.
Plusieurs autres acteurs bancaires britanniques, mais également la firme américaine Google pour son service Google Pay en Europe, ont également demandé ou obtenu un agrément en Lituanie. Il faut dire que le pays a considérablement assoupli ses conditions d’octroi de licence, et baissé son prix, le but étant d’attirer les fintechs, et pourquoi pas, en devenir le hub européen, ravissant au passage sa place de leader à La City.