Le risque de blanchiment d’argent est plus élevé chez les banques en ligne
La lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme est une réalité pour les institutions bancaires. Elles ont mis en place différentes mesures et formé des équipes spéciales pour analyser les dossiers des clients ; l’objectif étant de repérer ceux qui pourraient pratiquer ces activités. Mais avec l’émergence des banques en ligne, il devient plus difficile d’être vigilent.
Avec la digitalisation des offres bancaires, le public se tourne vers les structures dématérialisées. Proposant des services simples, efficaces et accessibles ainsi que des tarifs concurrentiels, les néobanques se posent comme la meilleure solution pour disposer d’un compte dévolu à ses activités personnelles ou professionnelles.
L’une des particularités des banques en ligne est qu’elles permettent à leurs clients d’obtenir un compte bancaire en quelques minutes. Pour valider ce dernier, il leur suffit de présenter quelques pièces attestant de leur identité.
Force est donc de constater que les mesures employées dans ces structures sont plus lâches que dans les agences traditionnelles.
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Les néobanques renforcent leurs procédures de détection
Les professionnels et les particuliers sont nombreux à recourir aux services des banques en ligne. Il faut dire qu’ils sont séduits par leurs prestations abordables, mais aussi par le peu de contraintes. C’est ainsi que des établissements comme Revolut comptabilisent 375 000 clients en France et 2 millions d’usagers à travers l’Europe. Et ils sont tous soumis à des procédures de vérification.
Tout comme les banques traditionnelles, les organismes financiers dématérialisés disposent de mesures pour repérer et prévenir les actions criminelles. Pour vérifier efficacement l’identité du client, ils lui demandent un premier versement réalisé via un virement ou par chèque. Ce dernier se fera depuis un autre compte en banque au nom du client.
Les banques numériques sont également en train de développer différents logiciels pour repérer les risques de chaque utilisateur et ceux des transactions. Leur fonction est de conformer l’ouverture des comptes en ligne avec les exigences de la loi. Si une fraude est détectée, les outils préviennent un agent qui se charge de vérifier le dossier et de prendre les mesures qui s’imposent.
Depuis février 2018, Société Générale a mis en place une procédure de vérification. Il s’agit d’un système d’authentification recourant à l’analyse faciale. Le client envoie un selfie à la banque en ligne, et l’image est analysée pour obtenir une validation.
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Les établissements traditionnels sont plus vigilants
Dans les banques classiques, les clients souhaitant ouvrir un compte bancaire sont soumis à des mesures plus strictes que dans les néobanques.
Afin d’éviter les tentatives de blanchiment d’argent et le financement d’actions terroristes, elles demandent aux particuliers de fournir une pièce d’identité et aux sociétés de donner leur Kbis prouvant leur existence juridique. Les structures traditionnelles examinent également l’identité des représentants légaux et celle des actionnaires majoritaires des entreprises.
Ces dernières disposent également de plus de possibilités pour prévenir les actions malhonnêtes. Pour une ouverture de compte en agence, le client doit passer un entretien et les pièces d’identité qu’il présente font l’objet d’analyses plus poussées.
Lors d’opérations bancaires à l’international par exemple, les banques font appel à des professionnels pour analyser les risques potentiels des transactions réalisées.
Les néobanques, qui s’appuient sur des moyens technologiques, ne disposent pas du facteur humain des structures traditionnelles qui assurent une vigilance plus accrue. C’est ainsi que N26, une banque digitale allemande, a été bernée par des pièces falsifiées et a ouvert des comptes ayant servi au blanchiment d’argent.
Selon le journal anglais The Telegraph, le système de surveillance des transactions de la néobanque Revolut aurait été désactivé par erreur entre juillet et septembre de l’année dernière. C’est pourquoi des milliers de mouvements bancaires n’ont pas pu être analysés.