Les banques françaises conquises par le marché allemand
Si la Société Générale vient de racheter quelques activités de Commerzbank, un grand nombre d’établissements bancaires de l’Hexagone veulent également percer dans le marché allemand. Entre autres, BNP Paribas prévoit à présent de développer ses revenus allemands à un taux annuel de 8 %. La banque tient ainsi à dépasser les 2 milliards d’euros d’ici deux ans si ses chiffres affichent encore 1,7 milliards d’euros en 2017. De son côté, BPCE a préféré acquérir le pure player Fidor Bank en Allemagne. Zoom sur cet engouement des banques françaises pour le marché allemand.
L’Allemagne, le plus puissant de la zone euro
Il est possible de recenser un grand nombre de raisons qui poussent les établissements français à se pencher sur l’Allemagne. Entre autres, l’Allemagne figure en tête de liste de l’économie de la zone euro alors qu’aucune banque française n’a jamais arrivé à s’implanter outre-Rhin.
En effet, selon des données de référence du décembre 2017, les revenus européens outre-Rhin ne dépassent même pas 5 %. Par contre, l’Allemagne détient 20 % du PIB de la zone euro. Quant à la Belgique, elle représente 15 % des revenus européens de la banque de la rue d’Antin si le PIB du pays n’est que de 3 %.
Les grandes banques allemandes en plein redressement
L’Allemagne dispose d’un secteur bancaire beaucoup plus rentable. C’est d’ailleurs ce qui incite les géants français à s’y intéresser. Plus exactement, cette situation favorable leur permet de bénéficier de plus d’avantages par rapport à leurs concurrents.
Il est à noter qu’aujourd’hui, Deutsche Bank cherche toujours tous les moyens pour se redresser et en parallèle, Commerzbank n’arrive pas à s’en sortir même si elle a décidé de faire un retour aux dividendes en 2018.
Par ailleurs, ce sont surtout les banques germaniques qui ont une rentabilité la plus faible actuellement si l’étude se réfère à leur retour sur fonds propres. A titre comparaison, selon les analyses de Bllomberg pour l’année 2017, la rentabilité de Commerzbank était de 0,54 % contre 7,7 % pour BNP Paribas et 4,7 % pour S G.
Se pencher sur la création d’un groupe paneuropéen
La Banque centrale européenne tient toujours à surveiller les fusions transfrontalières pour plus d’union bancaire. En effet, les autorités ont remarqué que jusqu’ici, les établissements bancaires s’éparpillent trop en Europe depuis quelques années.
D’ailleurs, elles croient qu’il existe une grande différence entre les besoins de financement de chaque pays en Europe. Plus exactement, si dans quelques pays, les épargnes excédent, dans d’autres, il existe des problèmes d’insuffisance de financements.
C’est l’une des raisons pour lesquelles l’autorité pense que la solution est de regrouper les meilleures banques en un groupe paneuropéen. Cependant, un grand nombre d’acteurs de banque n’admettent pas que les dépôts allemands servent à financer d’autres projets en Europe.