La procédure a été simplifiée même si des freins au changement bancaire persistent
D’après un récent sondage, seulement 5 % des Français décident d’opter pour une nouvelle succursale pendant une période donnée. Un faible taux qui contraste avec la volonté de beaucoup d’entre eux de sauter le pas afin de bénéficier d’une offre plus avantageuse. Le frein principal, disent-ils, est la complexité des procédures, sans compter les éventuels frais de mutation.
Selon une étude publiée en 2018, 17 % des Français nourrissaient le projet de changer de banque. Pourtant, très peu d’entre eux l’ont vraiment concrétisé. À en croire les résultats d’une enquête du cabinet de conseil Bain & Company, l’attrition bancaire s’élevait à 4,5 % en 2017, 4,8 % en 2018, 5,5 % en 2019 et sensiblement supérieure en 2020.
Ce taux augmente, mais il ne reflète pas la réelle envie des particuliers à vouloir profiter d’une meilleure offre bancaire. À cela, les personnes interrogées déclarent souvent qu’aller d’une banque à une autre peut s’avérer très compliqué, raison pour laquelle seule une infime partie des titulaires de compte ont osé sauter le pas.
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Demander à sa nouvelle banque de s’occuper des démarches
Des analystes ont essayé de décrypter les raisons pour lesquelles les sociétaires s’obstinaient à rester dans leur banque actuelle alors qu’ils n’y trouvent plus leur compte. La réponse est qu’ils pensent le processus de changement bancaire est trop complexe. Et quand bien même ils entameraient les procédures, ils craignent que les frais de mutation ne soient pas amortis par les offres proposées par l’enseigne de destination.
Cependant, changer de banque est bien plus simple aujourd’hui. Autrefois, le client devait transmettre leur nouveau numéro de compte aux organismes dont il attend un virement (Sécu, employeur…). Et il en va de même pour ceux avec qui il a signé un accord de prélèvement (fournisseur de gaz et d’électricité, opérateur téléphonique). Cela pouvait parfois relever d’un véritable parcours du combattant.
Néanmoins, depuis la réforme datant de février 2017, le sociétaire a la possibilité de demander à sa nouvelle banque de s’occuper de ces procédures en signant un mandat de mobilité. De cette manière, la nouvelle succursale pourra récupérer la liste des créanciers et elle pourra même s’occuper de clôturer définitivement l’ancien compte.
Mais le particulier peut tout aussi bien se charger de faire la mutation entre les deux comptes via Internet.
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Pour les produits d’épargne, c’est plus compliqué
Malgré la simplification des procédures, il y a tout de même certains couacs qui peuvent survenir. Par exemple, le mandat de mobilité octroyé à la nouvelle succursale bancaire ne s’applique qu’au compte courant et ne s’étend donc par vers l’épargne. Or, c’est dans cette dernière qu’habituellement le client détient son livret A ou tout autre support de placement. Une solution serait de laisser ces produits dans l’ancienne banque, mais cette dernière pourrait imposer l’ouverture d’un compte courant support avec les frais de tenues compte qui vont avec.
Cependant, certains produits spécifiques, tels que le plan d’épargne logement (PEL) et le plan d’épargne en actions (PEA), peuvent être mutés vers la nouvelle succursale. Pour cela, on peut en faire la demande à son ancienne banque moyennant certains frais.
Dans le cas d’un livret A ou LDDS, il faudra d’abord clôturer ce produit chez l’ancienne banque avant d’en ouvrir une autre dans la nouvelle. Pour rappel, posséder deux livrets A ou LDDS est formellement interdit par la loi, il faut donc veiller à bien avoir fermé son ancien compte sous peine d’avoir des ennuis judiciaires.
Quant à l’assurance-vie et au crédit immobilier, ils ne sont pas transférables. La seule solution est de les clôturer définitivement. Mais l’inconvénient, pour l’assurance-vie, est que lorsque l’on souscrira à ce produit dans sa nouvelle banque, les compteurs seront remis à zéro, y compris le délai de 8 ans au-delà duquel le sociétaire peut bénéficier d’une fiscalité avantageuse.
Concernant le crédit immobilier, cela dépend si le contrat intègre ou non une clause de domiciliation bancaire. S’il n’y a pas mention de cette condition, alors le client pourra transférer ces prélèvements sur son nouveau compte ou même demander à sa nouvelle banque de racheter son prêt.