Depuis des années, des millions de dollars de transactions financières jugées suspectes sont traités par les filiales de groupes bancaires françaises installées dans les paradis fiscaux. Ces établissements ne cachent pas leur réticence à fournir des informations sur ces opérations ou leurs auteurs et à répondre à toutes questions indiscrètes, même sur la demande de leurs maisons mères ou de leurs confrères.
Dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent, la plupart des gouvernements contraignent les banquiers à signaler aux autorités les opérations financières douteuses. Les déclarations de soupçons sont soumises à des services de renseignement, qui mènent alors des enquêtes approfondies et saisissent éventuellement les autorités judiciaires ou fiscales.
Ces dernières années, les mesures et les dispositifs réglementaires pour lutter contre le blanchiment d’argent se sont multipliés. Mais les autorités en charge de ses enquêtes peinent à mener jusqu’au bout leurs investigations. Dans les faits, elles se heurtent le plus souvent à des coquilles vides.
Le cas des transactions douteuses rapporté par la Société Générale à New York aux services de renseignement américains confirme cette réalité. En effet, ses branches suisses et monégasques déboutent toutes demandes de renseignements concernant les clients incriminés, malgré maints rappels émanant de leurs confrères américains. Des faits qui prouvent notamment à quel point les banquiers et la réglementation suisses tiennent à entretenir le flou sur leur secteur financier.
Les avancées enregistrées en matière de lutte contre le blanchiment d’argent au cours de ces dernières années s’avèrent paradoxales.
Important D’une part, nous avons les États et les pays qui progressent rapidement dans cette voie et d’autre part, les filiales des grands groupes bancaires, implantées dans les paradis fiscaux, qui sont plus enclins à préserver le secret professionnel et à se conformer aux réglementations en vigueur dans ces localités.
Une position confirmée par la Société Générale qui, pour sa défense, déclare se soumettre au secret bancaire concernant l’identité des clients de ses succursales à l’étranger. Elle refuse ainsi de commenter, confirmer ou d'infirmer les informations confidentielles concernant ses clients et certaines transactions financières, même après que ceux-ci décident de changer de banque.
Pour sa part, la maison mère souligne le respect des réglementations des pays où elle est implantée.
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