Les économies des particuliers sont menacées par les effets de la crise de Covid-19
L’effondrement de la Bourse en février et mars derniers a fait de nombreuses victimes parmi les investisseurs particuliers. Ces derniers ont découvert à leurs dépens les risques évoqués par les conseillers sur ces placements à fort potentiel de rémunération. Mais face à cette crise sans précédent, même les dépôts risquent d’être touchés par les retombées économiques de la pandémie.
Les spécialistes recommandent souvent aux clients particuliers de ne pas laisser trop de liquidités sur leurs comptes bancaires. Cette précaution permet notamment de protéger son capital des effets de la politique des taux faibles de la BCE. Par ailleurs, les gros dépôts sont particulièrement exposés en cas de faillite de la banque ou de crise économique.
La pandémie de Covid-19 a paralysé l’économie mondiale depuis le début de l’année, mettant ainsi en péril de nombreuses entreprises et même des États. Dans ce contexte, l’argent des particuliers est menacé par des dispositions de circonstances recommandées par le FMI après la dernière crise en date, celle de 2008.
Risques et opportunités
Malgré son côté dramatique, l’effondrement des indices boursiers peut, dans une certaine mesure, être considéré comme une opportunité unique. En effet, de nombreux titres sont désormais plus abordables, comparés à leurs valeurs habituelles.
Cependant, la prudence reste de mise en raison de l’incertitude régnant face à cette situation inédite.
Pour leur part, les valeurs refuges comme l’or et les métaux précieux ont déjà affiché d’importantes progressions. Les experts recommandent toutefois de rester vigilant par rapport à ce type d’investissement. Les placements peu diversifiés représentent toujours un risque important, même sur ces produits.
Les particuliers à l’affût de bonnes affaires peuvent également s’exposer aux arnaques qui tendent à se multiplier en ce moment. En effet, de nombreux malfaiteurs profitent des effets de la crise pour proposer de faux supports d’investissement ou de subtiliser directement les épargnes des particuliers.
Les épargnants ont donc intérêt à vérifier l’homologation de leur interlocuteur auprès de l’Autorité des marchés financiers. Il faut également éviter les cryptomonnaies et les produits trop complexes, pour éviter les mauvaises surprises.
Au final, seules les épargnes classiques comme l’assurance-vie et le livret A s’imposent comme les produits les plus sûrs en cette période dominée par l’incertitude. Ces placements sont connus du grand public et ont déjà fait leurs preuves en matière de stabilité, en dépit de leur rémunération faible.
Ponction sur les dépôts ?
En 2013, suite à des recommandations du FMI soutenues par l’Union européenne, la Chypre a réquisitionné la plupart des dépôts dépassant 100 000 euros pour relancer son économie après la crise de 2008. Il s’agissait majoritairement de comptes off-shore et mafieux. De ce fait, cet évènement n’a pas vraiment marqué les esprits.
Toutefois, depuis, cette pratique est approuvée par les autorités internationales et s’avère envisageable en cas de crise pour de nombreux pays dans le monde. D’ailleurs, une démarche similaire est inscrite dans la directive européenne portant sur le redressement des banques et la résolution de leurs défaillances, émise en 2016. Elle a été adoptée par ordonnance dans l’Hexagone la même année.
Dans la pratique, une banque a le droit de prélever de l’argent sur les comptes de ses clients renfermant plus de 100 000 euros pour éviter la faillite. Cette mesure menace donc l’argent des particuliers, surtout face à la crise actuelle.
De plus, les garanties sur les dépôts bancaires ne couvrent pas plus de 100 000 euros par compte et par établissement. Autrement dit, les sommes dépassant ce montant seront définitivement perdues en cas de faillite de la banque.
En somme, il est fortement déconseillé de laisser plus de 100 000 euros sur son compte courant en cette période de crise.