Union Européenne : La transparence est de mise dans les transferts d’argent
TransferWise, service de transfert d’argent à l’international est certainement le premier à se féliciter de l’entrée en vigueur d’une loi européenne prônant la transparence. Celle-ci oblige effectivement les acteurs du marché à afficher les frais de transferts d’argent au sein de l’Union Européenne. Elle demeure néanmoins limitée, en termes de portée. Un renforcement à venir sera le bienvenu.
Une loi européenne imposant plus de transparence sur le marché de transferts d’argent à l’international est entrée en vigueur. Elle oblige les prestataires de change et de services de paiement à afficher l’ensemble des frais pour toute opération. TransferWise, acteur du milieu créé en 2011, s’en félicite.
Son cofondateur, le dénommé Kristo Käärmann voit néanmoins encore le verre à moitié vide, en parlant d’une bataille gagnée, et non la guerre. Ses dernières sorties sur les médias permettent effectivement de mettre la lumière sur les limites de cette directive européenne. Monsieur Käärmann espère notamment une extension à terme au-delà des frontières de l’Union Européenne.
Il était temps…
Ouvrir un compte bancaire et faire des transferts d’argent en toute sérénité… Telle est la description en quelques mots du privilège des consommateurs dans la zone euro. Le 19 avril dernier, le Cross-Border Payments Regulation, directive européenne est effectivement entré en vigueur. Désormais, les prestataires de change et de services de paiement à communiquer le coût total de ces opérations. Une grande victoire pour les consommateurs, puisqu’ils connaîtront à l’avance le coût réel des opérations de transfert.
L’opacité du marché des transferts d’argent à l’international relève donc d’un mauvais souvenir. Finis les frais cachés dans les taux de change, une pratique frauduleuse que l’on impute aux banques traditionnelles, mais aussi aux prestataires de change.
La plupart d’entre eux se sont adonnés à leur horrible besogne, en prétendant ne pas prélever aucune commission. En réalité, ils utilisent un taux de change bien supérieur au taux réel, dans l’objectif d’augmenter excessivement leur marge, sans aucun scrupule.
Une victoire en demi-teinte ?
Kristo Käärmann regrette, pour sa part, une mesure tardive de la part de l’Union européenne. En effet, s’il ne sous-estime pas l’effet bénéfique de la directive sur la transparence des transferts d’argent à l’international, il relève quelques lacunes. Monsieur Käärmann accuse par exemple le caractère trop restrictif de la loi : le Cross-Border Payments Regulation est confiné au seul domaine des opérations effectuées au sein de l’Union Européenne. Au-delà, les prestataires de paiement ne sont donc tenus d’afficher les frais d’un transfert.
Le cofondateur de TransferWise reste néanmoins confiant qu’à terme, les banques vont rentrer dans les clous, avec l’ambition d’harmoniser la procédure sur toutes les opérations et pour toutes les destinations.
Tout un programme qui exhorte les régulateurs locaux à veiller aux grains, c’est-à-dire l’application à la lettre de cette loi, sans aucune restriction. Allusion faite à certains établissements bancaires qui ont joué sur la montre pour décaler au maximum les mesures impliquées, mais aussi à ceux essayant par tous les moyens de contourner la loi.