Le cash est de moins en moins utilisé à Londres
La capitale britannique est exposée à la disparition progressive de l’argent liquide. Les consommateurs et les commerçants sont contraints à s’adapter à cette transformation. Selon certains analystes financiers, quelques catégories de la population risquent de considérablement en souffrir. Il s’agit notamment de celles qui sont les moins favorisées pour avoir la possibilité de détenir un compte dans un établissement bancaire.
À Londres, les pièces et les billets des banques sont de moins en moins utilisés. Les différentes catégories de la population, telles que les acteurs de la restauration, et même les dirigeants d’églises, ont en effet décidé de l’argent liquide contre d’autres moyens de paiement sans contact. Le pouvoir public britannique semble soutenir l’avancée vers cette transformation.
ImportantLes experts financiers ont mené leur étude sur le sujet. Ils trouvent que la situation peut très rapidement devenir quelque peu préoccupante. Selon eux, cette mutation se montre en défaveur des classes un peu plus modestes, qui ne sont pas en mesure de souscrire un compte bancaire.
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Une avancée progressive vers la disparition du liquide
D’après le constat du Trésor en 2018, la part des paiements en liquide au Royaume-Uni a chuté de 22% en une décennie. Plus précisément, elle est passée de 62% à 40% entre 2006 et 2016. Cette même étude prévoit une régression de 21% de l’activité pour les dix prochaines années.
Selon les constatations, le pouvoir public semble appuyer l’avancement vers cette mutation. Depuis le début de l’année, le ministère interdit aux commerçants de facturer des surcoûts pour l'utilisation de cartes de transactions financières.
En outre, de nombreux commerces des différents secteurs d’activité ont commencé à suivre la tendance. Les pièces et billets de banque ne sont désormais plus acceptés par quelques commerçants dans le cœur historique de la ville de Londres.
Du côté des vendeurs de presses, les marchands de The Big ont également intégré des lecteurs de cartes sans contact à leurs outils de travail. Le but est de permettre aux passants qui n’ont pas de cash avec eux de régulariser leur achat.
Mais encore, l'église Christ Church East Greenwich a depuis 2017 troqué sa corbeille traditionnelle pour la quête du dimanche contre un lecteur sans contact.
Les moins favorisés en pâtissent
Cette transformation préoccupe l'expert financier et auteur d'un guide sur la finance mondiale, Brett Scott. Ce dernier se montre quelque peu réticent, voire hostile, à ce revirement.
Selon lui:
« Une société sans liquide pose des problèmes de trois ordres : celui de la surveillance - on sait ce que vous faites; celui de l'exclusion financière - vous pouvez être exclu du système; et la question de la cybersécurité ».
Brett Scott.
L’analyste annonce que bon nombre d’acteurs ont lancé depuis une vingtaine d’années des dispositifs visant à faire disparaître l’argent liquide. Pour y parvenir, ils ont essayé de persuader la population que le cash constituait un inconvénient. Cela concerne le gouvernement, les établissements bancaires, les enseignes de service de paiement, et les sociétés de technologie financière.
D’après ce spécialiste :
« On peut envisager ça un peu comme une gentrification du paiement. On essaie de pousser toute forme d'activité informelle ou non institutionnelle dans un enclos numérique que l'on peut surveiller et utilisable par de grandes institutions ».
Brett Scott.
Ainsi, la catégorie la plus modeste de la population comme les sans-abri et les réfugiés pourrait être exclue de cette nouvelle ère économique. La raison qui explique cette situation est que ces derniers rencontrent beaucoup de complexités à ouvrir un compte bancaire.
De récents faits semblent appuyer ces idées. En mois de juin, près de 5,2 millions d’échanges financiers par carte Visa avaient été sujets d’un blocage durant quelques heures. Cet incident a concerné environ 2,4 millions cas au Royaume-Uni. Ce qui a laissé consommateurs et commerçants bien démunis.