Une concurrence bancaire féroce et protéiforme selon le Crédit Agricole 31
Le digital a pris de l’ampleur dans le secteur bancaire. C’est ce que reflète l’évolution grandissante des banques nouvelle génération ainsi que des géants du Web. Cette situation menace les enseignes traditionnelles, telles que le Crédit Agricole 31, qui en dépit de sa position privilégiée dans le département de la Haute-Garonne, se sent obligé d’améliorer ses services afin de préserver son portefeuille client.
Avec plus de 400 000 consommateurs ayant ouvert un compte bancaire chez lui, Crédit Agricole 31 se trouve en première position du classement des banques en Haut-Garonne.
Toujours est-il que l’établissement financier ne s’assoit tranquillement pas sur son titre de leader. Il suit de près l’évolution de la concurrence, notamment l’arrivée des enseignes bancaires numériques, avec leurs offres attrayantes, et l’intervention des GAFA dans le secteur financier.
Crédit Agricole 31 a vu son produit net bancaire, ainsi que son résultat se rétrograder l’année dernière. C’est une raison suffisante pour cette banque traditionnelle d’optimiser la qualité de ses services, notamment en déployant davantage de services digitaux.
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Des efforts significatifs pour redresser les chiffres
Leader dans le secteur financier de la Haute-Garonne, dont le nombre d’habitants dépasse 1,3 million, Crédit Agricole 31 détient plus de 441 500 clients. La part de marché bancaire qu’il détient dans son département est alors estimée à plus de 20%.
Toutefois, en 2017, ses chiffres ont quelque peu baissé. Son PNB (produit net bancaire) a été évalué à 250 millions d’euros environ, soit un recul de 3,3%. Son résultat net a aussi affiché la même tendance avec une baisse de 1,9%, pour un montant de 70 millions d’euros.
Devant ces diverses rétrogradations, la banque ne compte pas rester sans réaction. Elle met en place des projets de rénovation en vue d’améliorer ses services bancaires. Concrètement, 32 agences vont être rénovées cette année. En outre, la somme de 40 millions d’euros a été dédiée à la réhabilitation de son siège social à Toulouse. Sans parler des 15 millions d’euros par an investis pour la numérisation de ses services.
De nouvelles prestations bancaires vont aussi voir le jour, comme la mise à disposition d’un coffre-fort numérique par exemple, qui contribuera au stockage de données et de documents importants des clients. Ce projet vise à rentabiliser les charges engendrées par la sécurité informatique.
Enfin, des regroupements d’agences sont prévus en centre-ville afin de pallier le détachement des consommateurs pour les agences physiques. D’après Nicolas Langevin, son directeur général :
Certaines étaient distantes de 300 mètres. Aujourd'hui, pour le client ce qui importe ce n'est pas d'avoir un distributeur en bas de chez lui, mais c'est la qualité du conseil. Le nombre de conseillers en patrimoine sera également doublé, un segment producteur de la valeur ajoutée qui va nous aider à développer notre produit net bancaire.
Nicolas Langevin.
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Un modèle économique « challengé »
Lors de la présentation des résultats annuels du Crédit Agricole 31, le 29 mars dernier, Nicolas Langevin a qualifié le modèle économique de la banque de « challengé ». En effet, si la concurrence est devenue plus ardue dans le secteur bancaire, elle se présente aussi sous divers aspects.
Les banques de génération 2.0, telles que N26 et Orange Bank sont, par exemple, des concurrents très féroces, avec ses faibles tarifs bancaires et ses services numérisés. Le compte Nickel aussi, avec la possibilité d’ouvrir un compte bancaire chez n’importe quel buraliste.
Devant ces concurrences, le Crédit Agricole 31 ne semble pas pour autant trop ébranlé. La banque a aussi lancé son offre Eko, moyennant 2 euros seulement de frais par mois pour accéder à des services basiques. Nicolas Langevin affirme que :
Orange Bank ou N26 sont en vogue sur le digital, mais pour nous ces banques proposant uniquement des services à distance ne sont pas réellement une menace. Les clients ont besoin d'avoir quelqu'un en face d'eux pour pouvoir se plaindre en cas de problème.
Nicolas Langevin.
D’après ce dirigeant de banque, leur appréhension est causée par les géants du Web :
Pour nous, la vraie concurrence viendra plutôt des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon). Amazon vient par exemple de nouer un partenariat avec la banque d'investissement JP Morgan. Dans 10 ans, cela pourrait constituer une réelle menace.