Les entreprises auxquelles l’on a octroyé des PGE il y a de cela 6 mois devraient maintenant passer à la caisse
Le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Lemaire, avait indiqué que les entreprises ayant souscrit à un PGE pourraient finalement bénéficier d’un report de remboursement. Mais le lendemain même de ces déclarations, le président de la Fédération Bancaire Française a donné une interview qui jette un flou sur l’officialisation de ce sursis.
Suite à l’avènement de la pandémie du covid-19, le gouvernement a décrété un strict confinement. La quasi-totalité des entreprises a ainsi dû arrêter leurs activités. À l’époque déjà, comme l’avaient relayé certains articles parus sur des sites de comparaison banque, ces enseignes indiquaient que la cessation totale d’activités allait sans aucun doute engendrer de lourdes pertes financières qui risqueraient de les mettre sur la paille.
Toutefois, le gouvernement avait promis de prendre en charge le chômage partiel et de mettre en place le prêt garanti par l’État afin que les entreprises puissent se relancer dès que le confinement aura pris fin.
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Un prêt salvateur, maintenant à la caisse
La situation était très tendue à la sortie du premier confinement. Les banques se trouvaient en mauvaise posture, car elles ont dû faire face à une vague d’impayés sur les crédits. Les entreprises, qui avaient enregistré de lourdes pertes, redoutaient alors que ces établissements financiers n’acceptent pas de leur octroyer des emprunts. Mais le gouvernement est intervenu et annoncé le lancement du PGE.
Grâce à ce dispositif, 638 000 entreprises ont pu bénéficier d’un prêt avec une garantie publique à hauteur de 90 % du montant emprunté. Au total, selon les chiffres à disposition du ministère des Finances, ce seront près de 130 milliards d’euros qui seront distribués par les banques et ne seront pas remboursables avant 2021.
Le lancement de ce dispositif avait été chaudement accueilli à l’époque. Mais aujourd’hui, l’échéance approche, comme le souligne le président de la Fédération bancaire française, Philippe Brassac :
Nous allons rentrer dans cette phase où les PGE sont remboursables, à partir d'avril, mai ou juin.
Philippe Brassac.
Or, les situations sanitaire et économique actuelles sont quasiment les mêmes qu’il y a six mois. Les entreprises peinent encore à se relancer et à dégager une rentabilité alors que la date butoir arrive.
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Finalement, un report ou pas ?
Pour l’heure, un maintien de l’échéance de remboursement initial tend à se confirmer. Les entreprises ayant bénéficié d’un PGE devraient ainsi bientôt passer à la caisse. M.Brassac, qui est également le directeur général de Crédit Agricole, a indiqué à ce sujet :
Ce que nous pensons, [...] c'est que, compte tenu qu'une majorité des entreprises considèrent que leur situation financière est saine aujourd'hui, nous pourrions avoir probablement la moitié des PGE qui pourrait être remboursée la première année, au total les trois quarts en deux ans.
Philippe Brassac.
Il a toutefois rajouté que :
On estime entre 5 et 10% les entreprises qui aujourd'hui pensent que ce sera difficile pour elles in fine de rembourser les PGE.
Philippe Brassac.
En outre, il a concédé que ses homologues et lui sont au courant des difficultés rencontrées par une partie des bénéficiaires d’un PGE. En tiendront-ils compte ? On ne saurait le dire, d’autant que ce sont les derniers propos qu’il a conférés lors d’un entretien accordé à Radio Classique.
Au vu de ces déclarations, il semblerait donc que les négociations soient toujours en cours, contrairement aux affirmations du ministre de l’Économie et des Finances. En effet, un jour avant cette interview de Philippe Brassac, l’occupant de Bercy avait indiqué que les entreprises auraient finalement le droit de bénéficier d’une année supplémentaire avant de commencer à rembourser. Affaire à suivre.