Risque de dégradation de la situation financière des banques européennes
La situation sanitaire s’aggrave en Europe, avec une envolée du nombre de cas et un reconfinement généralisé. Andrea Enria, le président du conseil de surveillance de la BCE s’est exprimé concernant la résistance financière des banques dans un contexte de récession. Il anticipe un impact plus significatif sur les capitaux et la qualité des actifs.
Préparation à une flambée des défauts de paiement
Au cours d’un entretien accordé au quotidien belge L’Écho, le président du conseil de surveillance de la BCE, Andrea Enria, a rappelé que les banques européennes se trouvaient dans un « état de fragilité structurelle » au début de la pandémie du Covid-19.
Considérant la perte de revenus subie par des millions de personnes du fait du confinement, les autorités ont anticipé une hausse notable des créances en souffrance. À ce titre, en juillet dernier, elles ont recommandé aux acteurs du marché de prendre les mesures appropriées.
Le responsable leur a précisé que
Les difficultés seraient passagères pour certains clients, mais que d’autres ne pourraient probablement pas reprendre leur activité.
Andrea Enria.
Important En conséquence, en fonction de leur exposition, liée à l’octroi de crédits aux particuliers et aux entreprises, les établissements bancaires ont passé des provisions plus ou moins importantes.
Un bilan de comparatif des banques montre que celles des enseignes spécialisées dans les financements aux TPE/PME sont plus substantielles que celles des établissements plus orientés sur la banque de détail avec des emprunts immobiliers, des prêts étudiants et autres crédits à la consommation.
Risque accru au cœur d’une deuxième vague de contamination
Au début de l’automne, constatant la difficile reprise pour la plupart des secteurs et face à un avenir toujours incertain, M. Enria avait soulevé un risque accru d’explosion des impayés.
Important La BCE a élaboré plusieurs scénarios, le pire d’entre eux faisant état d’une augmentation des prêts non performants à 1 400 milliards d’euros.
Ce montant dépasserait alors de 400 milliards le pic atteint lors de la crise financière de 2008.
Avec cette seconde vague de contamination et les restrictions décidées par l’Exécutif, ce spécialiste anticipe
Des répercussions plus conséquentes sur les capitaux et une nouvelle baisse de qualité des actifs.
Compte tenu de cette vulnérabilité, il estime que
La consolidation constitue une possible réponse à ces problèmes.
