Faiblesses de l’actuel système bancaire européen et propositions de changements structurels
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Publié le par Meilleurtaux Banques
La succession de réformes dans le secteur bancaire depuis la crise de 2008 n’a pas réussi à apporter de véritable changement. Face à ce constat, des experts européens se sont rassemblés au cours de l’atelier « 8 heures contre la dette illégitime » pour identifier des alternatives pertinentes au système actuel.
Des difficultés communes aux banques européennes
L’Irlande, paradis fiscal, souffre de l’absence d’un cadre légal sévère sur le capital financier et les banques. La nationalisation des établissements nationaux n’a pour l’instant pas modifié leur mode de fonctionnement, comme des banques commerciales privées.
En Allemagne, le bilan de la Deutsche Bank représente 50 % du PIB national. Malgré différentes crises, elle continue ses activités spéculatives sans distinction entre les activités de la banque de détail et de la banque d’affaires. Enfin, elle multiplie les produits risqués pour les porteurs afin d’offrir un rendement élevé aux actionnaires.
L’Italie n’est pas en reste avec la menace de la crise de la Monte dei Paschi. En supprimant les petites banques, le plan de sauvetage ne fait que renforcer les grosses, accentuant la concentration du marché et les risques de défaillance (4 établissements ont déposé le bilan en 2016).
Les dangers du système bancaire actuel
Malgré les réglementations mises en place depuis 2008, les problèmes structurels du secteur demeurent : puissance et influence démesurées, domination des « géants », recherche constante de profits à court terme et forte interconnexion inter-banques et avec les institutions.
En effet, les grandes enseignes réalisent 70 % de leur activité sur les marchés financiers et seulement 30 % dans l’économie productive. De plus, avec l’effet de levier, elles empruntent massivement auprès des autres acteurs financiers.
L’inefficacité des règles et mécanismes de supervision est due au fait qu’elles reposent sur le secteur tel qu’il est. Trop complexes et techniques, elles ne tiennent pas compte des nouvelles attentes des populations. Entre autres exemples, le montant du fond censé garantir les dépôts bancaires est minime. De son côté, le programme de quantitative easing de la BCE ne produit aucun effet positif.
Nécessaire reconquête du service public
Pour les participants, la banque étant un service public, celui-ci doit en avoir le contrôle, ainsi que celui de la Banque Centrale et de la création monétaire. L’influence de la sphère financière et le pouvoir de ses institutions doivent pour cela reculer au profit de celle du public dans les banques, par exemple avec la possibilité, à l’instar de l’Islande, de s’opposer à leur renflouement comme l’imposent les actionnaires majeurs et la BCE.
La socialisation de tout le système, avec l’intégration des assurances, s’impose également, ainsi que l’utilisation de la banque comme outil pour la transition écologique entre autre de ses activités comme comparateur banque... Le succès d’un tel programme repose sur l’indépendance par rapport à l’euro et l’Union européenne, en particulier leur politique d’austérité et leurs conséquences, dont la Grèce a récemment fait les frais.