AdVitam aide dans la gestion de la mort numérique
En croisant les données de décès publiées par l’Insee et le nombre de personnes présentes sur le réseau social Facebook en France, la startup AdVitam est arrivée à un résultat plutôt inquiétant : 1 décès toutes les 5 minutes d’une personne ayant un compte Facebook. Que faire ainsi des comptes numériques de ces personnes décédées ?
Créée en février 2016, AdVitam est une startup œuvrant dans le secteur des pompes funèbres. Elle accompagne chaque famille en deuil dans toutes les démarches, en proposant de les mettre en relation avec des agences de pompes funèbres.
Face aux chiffres plutôt inquiétants concernant le nombre de personnes décédées détenant un compte numérique, l’entreprise a décidé d’étendre ses activités. Que ce soit pour la clôture d’un compte numérique sur les réseaux sociaux ou pour la résiliation de contrats administratifs, elle propose son aide aux familles dans la gestion de la mort numérique de leur proche.
Jusqu’ici, ce service n’a encore séduit qu’un nombre encore faible de clients, mais la startup continue de persévérer.
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Un service gratuit
AdVitam vient de lancer son aide à la gestion des comptes numériques des personnes décédées, à titre gratuit, appelée Dead Tech.
En plus de fermer les comptes sur les réseaux sociaux, l’entreprise se propose également de résilier les abonnements et les contrats de la personne décédée (contrat EDF, assurances ou encore sécurité sociale). Selon le fondateur de l’enseigne, Philippe Meyralbe :
Ces services n'étaient pas proposés dans le secteur.
Pour prouver que la personne est bien décédée, il précise que :
On dispose de l'acte de décès que l'on doit fournir (…) Les réseaux sociaux vérifient que le compte n'a pas été utilisé suite au décès de la personne.
Ce service est surtout une stratégie efficace, qui a pour but d’accélérer le business principal de l’entreprise. Avec la Dead Tech, la startup compte simplifier et offrir plus de transparence à ses clients, concernant les coûts relatifs aux prestations rendues.
Notons que cette jeune pousse propose des obsèques à partir de 2 000 euros, alors que le tarif en région parisienne est de 5 000 euros. Avec 6 salariés, la structure a déjà accompagné plus d’une centaine de familles depuis son lancement, et affiche un chiffre d’affaires compris entre 500 000 et 1 million d’euros, en 2017.
Rappelons que la mort numérique est régie par la loi « pour une République numérique », portée par Axelle Lemaire, ex secrétaire d’État au Numérique de François Hollande.
Cette législation permet à une personne, de son vivant, de prendre ses précautions vis-à-vis de ces comptes numériques et ainsi prévoir ce qu’ils vont advenir. À défaut de prévisions, l’article 63 de la loi dispose que :
Les héritiers peuvent faire procéder à la clôture des comptes utilisateurs du défunt, s'opposer à la poursuite des traitements de données à caractère personnel le concernant ou faire procéder à leur mise à jour.
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En quoi consiste cette aide à la gestion de la mort numérique ?
Afin d’aider les familles à clôturer un compte bancaire ou tout autre compte numérique d’un défunt, la startup ne demande que la transmission des URL ainsi que de la liste des organismes à contacter, pour les résiliations administratives. AdVitam se charge ensuite d’informer chaque entreprise.
Cette procédure est très importante, car à défaut, l’entreprise, en tant que tiers, ne peut rien faire. Philippe Meyralbe de préciser :
En tant que tiers par exemple, Facebook ne veut pas nous laisser clôturer le compte. Pour le clôturer, Facebook demande impérativement que cela soit une personne de la famille proche (conjoint ou enfant). Nous pouvons simplement transformer le compte du défunt dans un « mémorial ».
Philippe Meyralbe.
Il rajoute même que :
J'ai été confronté au décès d'un proche et j'ai longtemps travaillé dans le numérique chez Bouygues Telecom raconte Philippe Meyralbe, fondateur d'AdVitam. Je me suis dit qu'il fallait faire quelque chose pour simplifier le secteur du funéraire.