Les incidents sur les systèmes informatiques bancaires ont augmenté de 30 % en Europe
La crise sanitaire et les confinements à répétition accroissent la pression sur les systèmes informatiques bancaires. Une situation d’autant plus contraignante pour les banques qui, ces dernières années, avec un canal numérique moins utilisé, avaient déjà du mal à gérer les défaillances informatiques. Les professionnels du secteur leur conseillent de doubler les équipements.
Auparavant, une défaillance informatique bancaire était gérée en interne sans que les clients n’en sachent rien. Mais aujourd’hui, avec la promesse des banques à leurs sociétaires de pouvoir réaliser eux-mêmes depuis une application mobile des opérations bancaires, ces derniers ont immédiatement connaissance des pannes.
Une situation d’autant plus déplaisante pour les enseignes bancaires, car les clients ont aujourd’hui tendance à partager leur mésaventure sur les réseaux sociaux. De mauvaises publicités, dont les banques se seraient bien passées. Et aujourd’hui avec cette promesse du temps réel, un système informatique performant à l’abri des cyberattaques est devenu un critère à prendre en compte lorsque l’on fait une comparaison banque.
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Hausse considérable du nombre de défaillances informatiques au Royaume-Uni
Ces dernières années, les incidents informatiques ont considérablement augmenté, que ce soit de simples pannes ou des cyberattaques. Le Royaume-Uni fait partie des pays les plus touchés. Les banques britanniques ont l’obligation de rapporter d’éventuels incidents informatiques aux autorités bancaires du royaume. Ces dernières ont indiqué qu’entre 2017 et 2018, les pannes ont augmenté à hauteur de 187 % ! Le plus grand incident informatique survenu au Royaume-Uni remonte à 2018. Cette année-là, ils ont été des milliers de clients à voir apparaitre les informations bancaires de parfaits inconnus ou des montants erronés sur leurs propres comptes.
Les banques de la zone euro semblent avoir été moins touchées, à en croire la Banque centrale européenne (BCE). Depuis 2017, les enseignes bancaires de la zone euro doivent informer la BCE de tout incident informatique significatif. Et entre 2018 et 2019, l’augmentation du nombre d’incidents est moindre par rapport à celle du Royaume-Uni, puisque l’on a enregistré qu’une hausse de 30 % sur cette période.
Néanmoins, les banques de la zone euro doivent rester sur le qui-vive. Elles doivent être d’autant plus vigilantes à cause de pandémie du covid-19, car depuis le début de la crise sanitaire, les opérations bancaires réalisées sur le canal numérique ont explosé.
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Investir massivement dans des équipements
La plupart du temps, les défaillances informatiques rencontrées par les banques résultent de la liaison entre les vieux serveurs qu’elles utilisaient dans les années 70 et les serveurs plus modernes à leur disposition en ce moment. Cette connexion entre deux outils de générations différentes constitue une faille dans le système informatique bancaire.
Pour y remédier, les professionnels du secteur conseillent de doubler, voire tripler les équipements. Mais les banques ne semblent pas vouloir investir massivement dans de tels outils. Une situation paradoxale, alors que celles-ci ont multiplié les dépenses pour entamer leur mue numérique.
La conjoncture actuelle leur fera peut-être revoir leur priorité. La crise sanitaire et les confinements ont, en effet, accentué la pression sur les défaillances informatiques. Stéphane Busse, associé spécialiste chez Bain & Company, a rapporté que :
Les réseaux informatiques des banques ont connu en moyenne une croissance d'usage de 30 %. On a vu se produire en trois mois tout ce que les chantiers en cours projetaient à un horizon de cinq ans.
Stéphane Busse