Les consommateurs ne sont pas suffisamment protégés contre la fraude bancaire
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Publié le par Meilleurtaux Banques
Le simple code reçu par SMS ne permet plus d’authentifier les paiements à distance depuis la récente réforme de la réglementation européenne antifraude. L’UFC-Que Choisir dénonce le grave manque de préparation des banquiers et des e-commerçants face à ce grand bouleversement. De ce fait, les consommateurs ne sont toujours pas protégés des fraudes bancaires selon l’association.
Si l’entrée en vigueur des nouvelles règles antifraude était prévue ce mois-ci, plusieurs pays européens ont bénéficié d’un sursis pour faciliter la transition et aider les acteurs concernés à s’y conformer. La Banque de France met ainsi en œuvre un plan de migration s’étendant sur trois ans pour les opérateurs économiques nationaux.
Cependant, l’UFC-Que Choisir déplore le fait que les protagonistes du secteur semblent reporter de la même façon le remboursement des victimes de fraude bancaire.
En effet, selon une enquête de l’association, les banques se montrent souvent réticentes concernant l’indemnisation des concernés. Ceux-ci y ont pourtant droit eu égard aux failles ayant permis à la fraude de se produire.
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Des remboursements tendant à traîner
En principe, les banques sont obligées de rembourser les victimes de fraude dans les plus brefs délais, sauf en cas de négligence ou de tentative de fraude de la part des clients. Pourtant, 20 % des personnes escroquées n’ont jamais été indemnisées.
D’après l’étude de l'UFC-Que Choisir, cette pratique trop fréquente est surtout liée au dispositif 3D-Secure. En effet, l’authentification des paiements par l’envoi de SMS sert souvent d’alibi aux banques pour éviter de rembourser les victimes.
Même s’il revient à l’établissement bancaire de prouver la faute du client, 42 % des personnes questionnées ont été contraintes de présenter des justificatifs de bonne foi. Par ailleurs, malgré l’obligation légale des banques, deux clients sur cinq ont été obligés de porter plainte pour espérer recevoir une indemnisation.
En somme, la victime doit relever de nombreux défis avant d’être remboursée. De plus, il faut environ 21 jours en moyenne pour obtenir gain de cause auprès de sa banque d’après l’enquête de l’association de défense des consommateurs.
Volume de fraudes en hausse
Pour être protégé des fraudes, changer de banque ne suffit pas. En effet, les mauvaises habitudes en matière de sécurité et d’indemnisation sont assez répandues dans le secteur. Par ailleurs, les fraudes bancaires tendent à se multiplier de manière drastique ces dernières années.
En 2018, le volume de fraudes a dépassé le milliard d’euros, soit une hausse de près de 36 % en un an. Sur cette période, 1,2 million de foyers ont été victimes d’escroquerie. Il s’agit d’une augmentation de 144 % depuis 2016. Les fraudes coûtaient en moyenne 860 euros par ménage.
Le plus souvent, les fraudes concernent les paiements à distance. Dans l’Hexagone, ce type de paiement est sept fois plus risqué que les retraits auprès d’un distributeur automatique et dix-sept fois plus fraudé que les transactions directes en magasin.
Concrètement, le commerce en ligne représente 70 % des escroqueries à l’échelle nationale, alors qu’il ne constitue que 15 % des opérations réalisées par carte bancaire. De ce fait, il est urgent d’appliquer le plus strictement possible les nouvelles règles de sécurité prescrites par les autorités européennes.