Accords de Bâle 3 : une menace pour l’économie européenne
Quasiment deux années après les accords de Bâle 3, le texte est toujours aussi controversé, d’autant plus après la publication de l’étude d’impact de la transposition de cet accord en droit européen. La Fédération bancaire européenne s’oppose ainsi fermement à la mise en œuvre de ces nouvelles règles, jugées handicapantes pour l’industrie financière de l’UE.
Désavantageux pour l’économie de l’UE
Selon cette étude d’impact, l’économie du Vieux continent risque d’en souffrir.
Important En effet, les estimations rapportent des impacts négatifs de 0,5 %, contre seulement 0,1 % d’effets positifs. D’où un solde négatif permanent de 0,4 % sur le produit intérieur brut de l’UE.
Le rapport alerte sur
« L’importance des risques économiques auxquels le continent s’expose ».
Il souligne
« La nécessité de trouver le bon équilibre dans la mise en œuvre de ces nouvelles règles compte tenu des spécificités du secteur bancaire européen ».
« À défaut, l’Europe pourrait se retrouver dans l’incapacité de financer son économie »
Suggère l’étude.
Concrètement, les entreprises européennes risquent de perdre du potentiel d’investissement et le crédit peut devenir plus onéreux.
Par ailleurs, une transposition précipitée de l’accord pourrait altérer les signaux de la concurrence sur le marché mondial, et entraîner des changements de banque inopportuns.
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Favorise les banques américaines
Le lobby bancaire européen attire ainsi l’attention de la Commission en charge du projet de transposition de ces nouvelles règles prudentielles en droit européen, puis en droit national.
Les estimations de l’Autorité bancaire européenne tablent en effet sur un total de 135,1 milliards d’euros de déficit en fonds propres.
Important Les banques se retrouveront alors dans l’obligation d’augmenter leur capital. Plus l’institution sera grande, plus l’augmentation requise sera importante.
Dans le meilleur des cas, un renforcement des fonds propres de l’ordre de +24,4 % s’impose. Il est pourtant possible de ramener ce déficit en capital à 58 milliards en laissant aux banques le droit de réserver leurs bénéfices.
Face à ce constat, les banques européennes dénoncent « une inégalité de traitement vis-à-vis des banques américaines » qui ont déjà une longueur d’avance sur leurs pratiques en évaluation des risques.
Leur besoin en augmentation de capital est notamment estimé tout au plus à 1,5 %. L’écart est ainsi jugé trop « significatif » par la fédération bancaire européenne.