À travers le processus de numérisation, les banques suisses cherchent à réduire au maximum leurs coûts de gestion. Elles s’inquiètent toutefois de l’intensité de la concurrence sur le marché, surtout par rapport aux nouveaux acteurs du secteur. Ces derniers risquent de tirer profit de cette démarche inédite pour renforcer leur position.
Selon une enquête publiée récemment par la BNS (Banque nationale suisse), les groupes bancaires suisses s’attendent à ce que l’intermédiation financière dans le pays soit davantage numérisée dans un futur proche. De cette manière, les professionnels du secteur pourront limiter les charges générées par leur activité. Cependant, la concurrence s’avère particulièrement rude dans ce segment, et encore plus depuis l’arrivée des néobanques.
Près de la moitié des participants au sondage considèrent notamment que les intermédiaires seront de plus en plus sollicités à l’avenir. En effet, les clients préfèrent désormais faire appel à ces prestataires, bancaires ou non bancaires, pour pouvoir bénéficier de services plus avantageux.
Les risques liés à la numérisation sont moindres par rapport à ses atouts d’après environ trois quarts des banquiers interrogés par la BNS. En effet, la digitalisation permet notamment :
Toutefois, les banques traditionnelles s’inquiètent de l’impact de la perte du contact direct avec le client sur leur activité. Elles craignent également d’être obligées de réduire leurs marges. Ainsi, les banquiers préfèrent souvent limiter les risques en numérisant des offres existantes au lieu d’en créer de nouvelles. D’autre part, la majorité des grandes banques et des établissements de taille moyenne souhaiteraient éviter autant que possible les coopérations en développant leurs propres innovations.
Selon cette enquête, pour les trois prochaines années, les banques miseront de plus en plus sur la robotique et l’automatisation, l’identité numérique, la biométrie ainsi que le Big Data. Elles délaisseront, en revanche, l’intelligence artificielle, le Cloud et la blockchain.
D’après la BNS, les banques de taille moyenne et surtout les grands groupes sont particulièrement intéressés par la gestion de patrimoine ainsi que les conseils en matière de placement en ligne. D’ailleurs, 40 % d’entre elles trouvent les solutions numériques nettement plus rentables que les formules classiques concernant la gestion de patrimoine.
Enfin, les banquiers sondés considèrent qu’il n’est pas vraiment nécessaire de légiférer pour s’adapter à ces changements, sauf pour l’identité numérique et les modes d’authentification dématérialisée.
Avec l’accélération de la numérisation du secteur, le changement de banque deviendra encore plus facile pour les clients. Ainsi, les établissements bancaires classiques ont besoin de se préparer et de s’équiper correctement pour assurer leur avenir dans cette branche.
Vu la performance de leurs technologies, les banques en ligne et mobiles représentent actuellement de sérieux concurrents pour les grands groupes traditionnels. Il en est de même pour les géants de l’univers de la technologie tels que les Gafa.
Outre leur taille, ces entreprises ont à leur disposition une immense quantité d’informations sur les utilisateurs qui sont tout autant de clients potentiels. Ainsi, théoriquement, il leur suffit de se lancer sur un segment donné pour dominer rapidement le marché. De plus, le volume des données personnelles accumulées par ces sociétés ne cesse d’augmenter à l’ère du Big Data.
Selon l’enquête de BNS, durant les trois prochaines années, les nouveaux acteurs du secteur concurrenceront les établissements traditionnels sur les produits bancaires les plus importants. Ils s’attaqueront notamment aux dépôts, aux prêts hypothécaires, aux paiements et à la gestion de patrimoine.
De leur côté, les géants américains et les entreprises technologiques privilégieront davantage le marché des paiements. D’ailleurs, la numérisation dans ce domaine est déjà assez avancée actuellement. En outre, ces opérateurs économiques affichent de grandes ambitions sur le segment des prêts destinés aux entreprises et des crédits à la consommation.
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