Vers une ubérisation des banques ?
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Publié le par Meilleurtaux Banques
Les nouvelles attentes des consommateurs, qui sont aujourd’hui plus mobiles et plus autonomes, vont-elles ubériser les banques ? Récemment, de nombreux établissements de réseau décident de fermer leurs agences afin de basculer vers un modèle davantage numérique, se rapprochant de la banque en ligne, afin de répondre aux besoins des clients. Toujours dans cette perspective, de nouveaux produits et services innovants sont par ailleurs développés. Détails !
Selon une étude publiée par le cabinet Deloitte en 2015, les Français désertent les agences bancaires au profit d’Internet. 82% des sondés ont désormais recours à Internet pour consulter leur compte bancaire ; loin d’eux l’idée de faire la queue en agence pour le faire.
Le fait est qu’aujourd’hui de nombreux clients préfèrent effectuer la plupart de leurs opérations bancaires sur le Web. Ouvrir un compte bancaire, initier un virement et même souscrire un crédit, tout est fait depuis un ordinateur ou un Smartphone. Daniel Pion, associé chez le cabinet souligne que
Moins d’un sondé sur deux dit encore se déplacer pour des opérations complexes, souscription d’une assurance-vie, crédit immobilier (…). Et 24% déclarent ne plus du tout utiliser les services de l’agence.
Daniel Pion
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Une réinvention de l’agence bancaire
En vue de ces nouvelles habitudes des clients, les établissements bancaires de réseau se sont, depuis quelques années, engagés dans une rénovation numérique se traduisant par la fermeture de leurs agences et l’installation d’automates performants.
De nombreuses banques procèdent progressivement à la réduction de leur réseau d’agences. D’ici 2019, le LCL prévoit de fermer 240 points de vente en France. De son côté, le Groupe BPCE (Banque Populaire-Caisse d’Épargne) a annoncé la fermeture de 5% de son réseau, soit 400 agences, avant 2020. La Société, quant à elle, se donne jusqu’en 2020 pour en clôturer 400 (20% de son réseau).
Dans les centres urbains, les établissements de crédit, qui, dans les années 90-2000, avaient investi une fortune pour bâtir leurs agences, amorcent une vague de désengagement immobilier en regroupant plusieurs succursales en une.
Pour ce qui est des agences rurales, elles réduisent leurs plages horaires et leurs effectifs.
Outre cela, les établissements bancaires équipent leurs agences d’automates de plus en plus sophistiqués, notamment pour les dépôts de chèques et d’espèces, pour l’impression d’un RIB, pour la réalisation de transactions de base, etc.
L’essor des banques digitales
Entrée en vigueur en février dernier, la loi Macron instaure un service de mobilité bancaire que les établissements de crédit doivent obligatoirement proposer aux consommateurs. Concrètement, les banques sont tenues de la prise en charge de toutes les démarches inhérentes au changement de banque, notamment le transfert du compte du client vers le nouvel établissement qu’il a choisi.
Cette mesure génère une progression considérable de la mobilité bancaire et des ouvertures de comptes au sein des banques en ligne qui attirent davantage de clients. Chez Axa Banque et Fortuneo, celles-ci ont crû respectivement de 57% et de 20%.
À l’heure actuelle, les établissements numériques s’accaparent 10% de parts de marché. Ce chiffre promet de progresser davantage, notamment avec l’émergence des nouveaux acteurs tels qu’Orange Bank.
La filiale en ligne du géant de la télécommunication ambitionne de signer 2 millions de clients d’ici dix ans. Pour réaliser cet objectif, Orange Bank peut s’appuyer sur le vaste réseau de 29 millions de clients et de 650 boutiques de sa maison mère.
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Le téléphone portable comme moyen de paiement
L’une des raisons pour laquelle Orange s’est lancé sur le créneau bancaire c’est parce que l’opérateur estime que les paiements ne seront bientôt plus effectués avec du cash, ni avec une carte bancaire, mais avec un téléphone mobile.
L’enseigne n’est pas la seule à penser que les téléphones portables deviendront prochainement un moyen de paiement en soi. Alibaba, géant du e-commerce chinois, s’est déjà engagé sur le terrain. Le spécialiste du commerce en ligne a en effet lancé Alipay, une application mobile, qui permet à l’utilisateur de payer depuis son Smartphone. Ce portefeuille électronique compte déjà plus de 450 millions d’usagers en Chine. Sébastien Badault, directeur général d’Alibaba France, commente :
de nombreux Chinois n’ont plus de cartes bancaires, ni de cash, mais deux batteries pour ne pas tomber en panne. En un clic la commande est validée.
Sébastien Badault
En Hexagone, le magasin parisien de renom Le Printemps a adopté la solution pour attirer les touristes chinois.
Ainsi, le secteur bancaire passe bel et bien par une phase de transformation qui aboutira sans doute à un tout nouveau modèle de distribution de produits et services.