Aadhaar : le mode de paiement par empreintes digitales est lancé en Inde
Depuis la fin de l’année 2016, l’Inde a commencé à s’investir dans le paiement biométrique. Afin de diminuer les risques liés à l’ouverture d’un compte bancaire, le gouvernement indien pousse le pays vers une économie sans cache et rend obligatoire l’usage de la carte biométrique, notamment dans le domaine commercial.
Dans le sens général du terme, Aadhaar signifie « base » ou « fondement » en hindi et dans plusieurs langues indiennes. Il s’agit d’un projet d’identification unique de l’Inde (UIDAI) visant à attribuer un numéro d’identification unique à chaque Indien à défaut d’une carte d’identité physique.
Il y a en ce moment plusieurs applications non officielles qui permettront de gérer sa carte d’identité virtuelle. Pour l’instant, cette application existe uniquement sous version Android.
Actuellement, 1,1 sur 1,2 milliards d’Indiens possèdent déjà un identifiant Aadhaar. Pour pouvoir ouvrir un compte bancaire, la souscription à l’application est exigée. Comment ?
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Rapide et facile
À New Dehli, dans un quartier populaire se dresse la papeterie de Vivek Kumar. Un client fait régulièrement un achat dans ce comptoir marqué d’un signe religieux hindou. Au paiement, inutile de payer ni en liquide ni via sa carte bancaire : poser son doigt sur un lecteur d’empreinte lui suffit. En une fraction de seconde, un son annonce la confirmation de la transaction. Apparemment satisfait de ce système, il assure entre autres que :
J’ai entre 50 et 60 clients par jour qui utilise ce système. Je ne paie pas de charge supplémentaire et cela réduit le liquide. Jusqu’à présent, nous n’avons pas eu de problème.
Vivek Kumar.
Pour l’instant, la banque IDFC reste le principal fournisseur de ce lecteur construit par une entreprise française dénommée Safran.
Ainsi, pour pouvoir effectuer les paiements, il est nécessaire de fournir à sa banque son numéro de carte d’identité biométrique Aadhaar.
Après avoir été convaincu de ce système, Gaurav, le client de la papeterie lui aussi d’affirmer que :
On est toujours un peu réticent à donner son empreinte, on ne sait pas comment ce système fonctionne et si on va nous retirer plus d’argent que prévu.
Gaurav.
Il ajoute notamment que :
Ce qui est rassurant, c’est qu’on reçoit un message sur son portable pour nous confirmer la somme. Cela est satisfait.
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Données biométriques non changeables
Une tablette a été octroyée au commerçant par la banque IDFC afin de rendre facile l’ouverture de son compte. Grâce notamment à ce lecteur biométrique, il pourra également l’utiliser dans la réception des dépôts et même pour lui autoriser d’effectuer des retraits au nom de la banque. Tout cela, en contrepartie d’une commission provenant de la banque.
Par ailleurs, cette démarche technologique a suscité une forte inquiétude auprès des experts en cyber sécurité. Sunil Abraham, le directeur du Centre pour l’internet et la société situé à Bangalore par exemple, lui aussi de marteler que :
La biométrie réduit fortement le niveau de sécurité, car c’est facile de voler ces données et de les utiliser sans votre accord. Je peux utiliser une caméra de haute résolution pour capturer et répliquer vos empreintes ou votre iris. Et ces données sont irrévocables. Le compte en banque de ma femme a été vidé. Nous avons immédiatement désactivé sa carte bancaire et elle ne peut plus être utilisée. Avec le système Aadhaar, on peut suspendre l’utilisation des données biométriques, mais il est impossible de les révoquer.
Sunil Abraham.
De son côté, le gouvernement indien persiste et signe sur le fait de rendre obligatoire l’utilisation de la carte biométrique pour pouvoir ouvrir de nouveaux comptes bancaires. Une méfiance totale envers les risques que peut engendrer ce système.
