Les banques doivent accélérer leur digitalisation
Les établissements bancaires classiques doivent se plier aux exigences de la digitalisation. L’essor du numérique s’accompagne en effet d’un changement de comportement des consommateurs, ce qui contraint les banques à évoluer pour s’adapter.
Le Comité de Bâle renchérit que l’application imminente de nouvelles dispositions règlementaires accélère le mouvement. Celles-ci favorisent l’émergence et la multiplication de nouveaux acteurs sur le marché bancaire, ce qui renforce la concurrence et oblige les enseignes bancaires à accélérer leur transformation digitale. Tour d’horizon !
L’utilisation massive d’Internet et l’utilisation croissante des Smartphone impactent considérablement sur de nombreux secteurs d’activité. Ayant initialement ignoré les conséquences de la digitalisation sur leurs activités, les banques traditionnelles commencent à s’interroger et à réagir depuis quelques années.
Les statistiques sont sans appel, les usagers utilisent davantage la mobilité dans leur quotidien, notamment pour réaliser les opérations bancaires classiques ou pour adopter les services digitaux des banques numériques, des Fintech et des néobanques. C’est ainsi que les établissements de crédit classiques doivent plus que jamais se digitaliser.
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Un usage croissant des services bancaires proposés par les Fintech
Au printemps dernier, Harris Interactive a mené une enquête pour le compte du cabinet Deloitte. Baptisée « Les Français et les Fintechs », l’enquête révèle que 25% des personnes interrogées sont prêtes à quitter leur enseigne bancaire.
Avec l’application de la loi Macron facilitant le changement de banque en février 2017, la question est devenue d’autant plus légitime. Bien que les sondés ne connaissent pas les Fintech, ils ont davantage recours à leurs services : comparateurs de services et de frais bancaires (26%), transfert d’argent et cagnotte (15%), crowdfunding (15%), agrégation de comptes, outils automatisés pour fournir des conseils d’investissement, assurance et santé connectées (respectivement entre 5% et 9%).
La vision du Comité de Bâle
Le Comité de Bâle, comité de supervision bancaire réunissant les régulateurs internationaux du secteur, vient d’annoncer que les banques et les superviseurs seront tenus d’évoluer pour faire face aux enjeux liés aux innovations dans l’univers financier.
Parallèlement, la directive révisée sur les services de paiement (DSP2) entrera en vigueur dès l’année prochaine. Celle-ci offre aux acteurs non bancaires la possibilité de réaliser des transactions financières via les comptes en banque des usagers qui leur donnent l’autorisation. Cette mesure promet d’accroître la mobilité bancaire.
Dans ce contexte, le Comité de Bâle a élaboré plusieurs scénarios qui répondent chacun à l’interrogation suivante : les établissements bancaires pourront-ils faire face à l’essor des Fintech ? Le comité de supervision bancaire envisage et liste toutes les possibilités : triomphe, remplacement, déclassement ou disparition des banques traditionnelles ou encore coopération positive avec les jeunes pousses.
Le Comité de Bâle estime que si les établissements de crédit veulent éviter de s’engranger dans une spirale néfaste, elles ont intérêt à améliorer significativement leur gouvernance comme leurs gestions des cyber-risques. Les autorités de supervision doivent de leur côté faire monter en compétences leurs équipes et mettre à niveau leurs outils.
La tâche s’avère toutefois délicate étant donné qu’il convient de trouver un équilibre entre le maintien de la stabilité financière et la protection des usagers. En parallèle, il faut éviter de freiner les innovations et l’agilité des Fintech.