Les banques françaises et le défi de la rentabilité
Depuis le début de l’année, le secteur bancaire français affiche une dynamique se reflétant à travers la solidité financière des banques locales. Il est toutefois observé que certains éléments viennent limiter la rentabilité des établissements bancaires. C’est particulièrement le cas des taux d’intérêt qui sont à un niveau très bas depuis un moment. Gros plans !
Dernier établissement à avoir publié les résultats semestriels de son activité, Crédit Agricole confirme le dynamisme du secteur bancaire français. Crédit Agricole SA, organe coté du groupe, affiche en effet un résultat net de 2,195 milliards d’euros, en progression de 58,5%.
Bien que les performances semestrielles de l’ensemble des banques françaises soient moins importantes que celles observées l’année dernière, elles témoignent néanmoins de la solidité financière et des liquidités des enseignes bancaires qui sont des indicateurs clés de la résilience de celles-ci.
Les ratios de fonds propres durs des grands établissements fluctuent entre 11,7% (Société Générale et BNP Paribas) et 15,7% (Crédit Mutuel) à la fin du mois de juin dernier. Un spécialiste du secteur souligne que c’est
un niveau légèrement supérieur à la moyenne européenne qui devrait continuer à se renforcer.
Un spécialiste du secteur.
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L’effet pervers des taux d’intérêt sur la rentabilité des banques
En dépit du dynamisme du secteur, l’environnement actuel de taux bas pèse sur l’activité et la rentabilité des banques. Une atténuation de la pression avant 2019 semble peu probable.
Pour l’instant, le niveau important de la demande de crédits vient limiter les effets négatifs des taux d’intérêt bas sur la rentabilité des établissements bancaires.
Un analyste indique :
chez LCL, une croissance de l’encours de crédit très solide de 11% ne se traduit que par une croissance du produit net bancaire sous-jacent de 1% au second trimestre.
Un analyste.
Pourtant, les dirigeants des établissements bancaires présagent que l’amélioration de la situation risque de s’attarder. Selon eux, les taux d’intérêt pèseront sur la croissance de leurs marges d’intérêts jusqu’à la fin de l’année 2018, voire en 2019.
D’autres facteurs qui pèsent sur la rentabilité des banques françaises
Outre le niveau des taux d’intérêt, le volume important de prêts immobiliers négociés, qui a limité la rémunération moyenne des portefeuilles de crédits, continuera d’affecter négativement la rentabilité des enseignes bancaires.
Un expert renchérit que
le pouvoir d’achat libéré par la baisse des taux de crédit immobilier n’a pas été intégralement consommé, une partie significative a été déposée sur les comptes courants, que les banques ont dû replacer à la BCE, à taux négatif…
Un expert.
Le spécialiste estime que cette situation n’est pas favorable pour les établissements. D’ailleurs, l’agence de notation financière Moody’s le rejoint en estimant que si elle ne dégrade pas, la rentabilité des banques doit demeurer stable, au mieux.
Enfin, avec la loi Macron qui facilite le changement de banque, la concurrence s’accentue sur le marché, ce qui vient compliquer le défi de la rentabilité pour les établissements.