Tous les dix ans, une nouvelle catégorie d’actifs vient transformer le secteur de l’investissement. Sur leurs risques et leur intérêt, les devises cryptographiques, qui se montrent à la fois volatiles mais aussi rentables, partagent. Plus elles suivent les règles des marchés financiers et se popularisent, plus leurs caractéristiques de diversification s’effacent.
En gestion d’actifs, consacrer 2 % de son portefeuille global au bitcoin (BTC) semble aujourd’hui raisonnable, pense Ray Dalio. Il s’agit du fondateur du plus grand fonds spéculatif (hedge fund) de la planète, Bridgewater. Comme de nombreux gestionnaires, son avis sur le numéro un des cryptomonnaies a évolué. Il soutenait encore en janvier 2020, au forum de Davos, que l’or gardait un intérêt dans un portefeuille varié. Cependant, il demeurait prudent vis-à-vis du BTC. Le cadre avançait alors que pour une monnaie, il existe deux utilisations, une réserve de valeur et un moyen d’échange. Et d’après lui, cette devise virtuelle ne remplit actuellement pas ces visées.
Aujourd’hui, des sociétés commencent à investir sur les cryptoactifs et le bitcoin. De même pour des institutionnels, à l’instar des fonds de dotation de grands instituts universitaires aux États-Unis. Toutefois, ces acteurs agissent avec méfiance, en y allouant une fraction extrêmement faible de leurs capitaux. Dès 2017, quelques-uns s’y étaient hasardés. Cinq ans plus tard, la réalité se révèle différente. Les hedge funds y dédient en effet rarement 3 % ou plus du total de leurs actifs. Une conclusion dégagée par l’association mondiale des fonds spéculatifs (AIMA), Elwood Asset Management et PWC à l’issue d’une étude.
Dans ce contexte, JP Morgan, où les Français peuvent ouvrir un compte bancaire américain, s’est exprimée à propos des cryptomonnaies. D’après la société, y affecter 2 % des actifs peut renforcer le rapport rendement/risque d’un portefeuille à moyen terme. Dans le temps, cette diversification ne s’avère toutefois pas constante, estime-t-elle. Celle-ci s’atténuera même probablement avec l’accentuation des liens entre devises virtuelles et celles des autres marchés, boursiers entre autres.
L’établissement bancaire explique :
Sur un horizon d'un mois à un trimestre, les cryptos n'offrent pas de protection contre une chute des actions. Elles manquent des attributs de devises refuge comme le dollar, le franc suisse et le yen.
À leurs premiers pas, entre 2009 et 2017, les cryptomonnaies constituaient des actifs :
Cette non-corrélation leur donnait un rôle de couverture ou de protection contre l’inflation ou les crises. Néanmoins, la relation vis-à-vis de la finance traditionnelle a été fortifiée, surtout depuis la pandémie de coronavirus. Depuis quelques mois, la dépendance du BTC et des cryptos s’est considérablement intensifiée avec le Nasdaq. Avec sa démocratisation, cette catégorie d’actifs se conforme aux exigences du marché boursier.
Goldman Sachs, lui, estime que les cryptomonnaies ne forment pas une nouvelle famille d’actifs méritant d’être inclue dans un portefeuille. D’après la banque, leurs risques extrêmes d’importants effondrements et leur instabilité les rendent inefficaces en tant qu’actifs de diversification.
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