La concurrence dans le secteur de la banque privée se réduit d’année en année
Ouvrir un compte bancaire dans une banque privée est une utopie pour bon nombre de particuliers, à cause de la rentabilité qu’elles proposent. Mais ce secteur est aujourd’hui en transition continue depuis une décennie. En effet, le nombre de banques privées ne cesse de diminuer, car les plus petites se font avaler par les plus grandes.
Le secteur de la banque privée en Europe est en pleine ébullition. En effet, ces dernières années, et plus encore ces derniers mois, on assiste à des mariages d’enseignes bancaires privées. Le choix pour les riches particuliers qui souhaiteraient placer leurs épargnes dans une structure de même genre, ou qui chercheraient à changer de banque privée, devrait s’amincir dans les mois à venir, selon des professionnels du secteur. Il y a quelques semaines, la financière patrimoniale d’investissement (LFPI) a racheté Meeschaert.
Et début juin 2021, Cholet Dupont a mis la main sur Oudart, la filiale française de la banque privée helvétique EFG International.
Réduire la concurrence et améliorer les services
La concurrence dans le secteur de la banque privée se fait de plus en plus rude. Une situation qui a mené les enseignes bancaires à racheter leurs rivaux pour diminuer la concurrence et gagner plus de parts de marché. Néanmoins, le poids de la concurrence reste très lourd et la chasse aux nouveaux clients riches ne cesse de s’intensifier.
Pour étoffer leur base client, les banques privées du vieux continent mettent en avant leurs points forts et ceux acquis grâce au rachat de leurs concurrents. D’ailleurs, concernant l’acquisition d’Oudart par Cholet Dupont, le directeur général de ce dernier, Gaël Dupont a commenté que :
En matière de gestion d’actifs, nous avons développé de solides expertises que nous proposerons non seulement à la clientèle privée, mais également aux institutionnels. Nous souhaitons nous positionner comme acteur indépendant de référence et comme pôle d’attraction dans la banque privée.
Gaël Dupont
Il va sans dire que les établissements financiers privés du vieux continent souhaitent réduire considérablement la concurrence, même si pour y arriver, il faut dépenser plusieurs dizaines de millions d’euros. À ce sujet, d’ailleurs, ceux-ci communiquent rarement le coût de leurs acquisitions. Selon certains experts financiers, les banques privées ne dévoilent pas cette information, car cela donnerait un indice sur les frais qu’elles appliquent, alors qu’elles ne souhaiteraient pas les dévoiler au grand public ni à des régulateurs financiers.
Vers une réduction significative de la concurrence
Même si les banques privées souhaitent jouer la carte de la discrétion en ce qui concerne leurs tarifs, des informations sur ce sujet ont tout de même fuité. Il se dit notamment que leurs revenus ont nettement diminué. La mue numérique est notamment l’une des raisons qui expliquent que les banques privées de petite et moyenne taille aient accepté les offres de rachats. En effet, elles ne disposeraient pas des moyens financiers nécessaires pour entamer leur transition digitale, d’où leurs acquisitions par de plus grandes structures.
Si dans la grande majorité des pays du vieux continent, la tendance est aux rachats de banques privées, ce phénomène est encore plus marqué en Suisse. En effet, dans le pays helvétique, le nombre de ces enseignes financières a été divisé par deux depuis 2008.
À certains professionnels du secteur d’indiquer que tous les ingrédients sont maintenant réunis pour que la recomposition du secteur de la banque privée s’accélère. Ils s’attendent d’ailleurs à ce qu’une masse d’investisseurs débarque tant le secteur est rentable et stable.