Le régulateur britannique veut mettre fin au monopole des Big Four
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Publié le par Meilleurtaux Banques

Le 9 août dernier, l'Autorité de la Concurrence et des Marchés britannique (Competition and Markets Authority) a dévoilé une batterie de mesures destinées à stimuler la concurrence dans le secteur bancaire et favoriser l’émergence des fintech.
L’Open banking, un enjeu pour la survie du secteur
À l’issue de deux ans d’enquête, la CMA a rendu publics en août dernier les résultats de son étude sur les pratiques bancaires en Grande-Bretagne. Intitulé « Pour que les banques travaillent dur pour vous », ce rapport pointe du doigt, d’une part, le manque de concurrence sur le marché, toujours dominé par les fameux Big four, à savoir HSBC, Lloyds Banking Group, Barclays et Royal Bank of Scotland, et souligne, d’autre part, la difficulté des banques digitales à se développer.
Le régulateur britannique prévoit ainsi différentes mesures visant à libéraliser le marché et redonner du pouvoir aux consommateurs.
Selon le rapport, « beaucoup de gens paient plus qu'ils ne devraient et qu’ils ne bénéficient pas de nouveaux services ». Parmi les chantiers prioritaires de l’Autorité : le passage à un modèle de Banque ouverte (Open Banking) dès 2018 pour accélérer la transformation numérique dans la banque de détail. L’idée est de mettre en place une interface de communication (API) ouverte permettant aux clients, particuliers ou professionnels, de :
- Échanger leurs données en toute sécurité avec d’autres banques et des organismes tiers (assureur, bureau d’études comptables…) ;
- Gérer plusieurs comptes via une seule application ;
- Garder le contrôle sur leurs finances personnelles (par exemple en évitant les frais de découvert et en améliorant la gestion de leur trésorerie) ;
- Comparer facilement les différentes prestations en fonction de leurs besoins sans nécessairement passer par un comparatif entre banques.
Pour plus de transparence des tarifs
Autre mesure phare de la CMA : l’obligation pour les banques d’informer leurs clients sur les tarifs qu’elles pratiquent. Ainsi, les institutions bancaires sont désormais tenues d’afficher clairement leurs prix sur leur site ou dans leur brochure. Aussi, la tacite reconduction des contrats sera dorénavant interdite. Ce système étant en effet un véritable piège pour les clients, car il contribue à les rendre « captifs ».
Si le régulateur s’efforce de faciliter la recherche et la comparaison des prestations des banques, c’est tout simplement pour encourager la mobilité bancaire et en finir au monopole des « Big four ». À l’heure actuelle, seuls 3 % des particuliers et 4 % des entreprises changent de banque, note le rapport.
Pourtant, en faisant jouer la concurrence, un particulier peut économiser en moyenne un peu plus de 92 livres par an (soit environ 108 euros), contre 80 livres (94,4 euros) pour une entreprise, rappelle la CMA. Et pour les habitués de découverts bancaires, les économies réalisées sont particulièrement importantes, allant jusqu’à 180 livres (212 euros) en moyenne par an.