La crise politique française ne freine pas les investisseurs
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Publié le par Meilleurtaux Banques
En raison d’un climat politique agité et des tensions persistantes sur les marchés, les taux d’emprunt avaient bondi au début de la première semaine de septembre. Malgré les vents contraires, la France a réussi à susciter une forte demande pour ses obligations émises le 4 septembre. Un signal rassurant pour Bercy.
À retenir
- La France a levé 7,3 milliards d’euros à 10 ans, face à une demande de 15,8 milliards.
- À 30 ans, 1,8 milliard d’euros ont été levés pour 4,8 milliards de demandes.
- En nette hausse cette semaine, les taux d’intérêt ont légèrement reculé jeudi matin.
- L’instabilité politique reste un facteur de tension pour les marchés.
Forte appétence pour les obligations malgré un contexte tendu
Le 4 septembre dernier, l’État a placé avec succès de nouvelles obligations à moyen et long terme. Les données de l’Agence France Trésor (AFT) parlent d’elles-mêmes.
ImportantL’émission à 10 ans a permis de lever 7,3 milliards d’euros, pour une demande s’élevant à plus du double, soit 15,8 milliards. Sur la maturité 30 ans, la collecte a atteint à 1,8 milliard d’euros face à 4,8 milliards d’intentions d’achat, soit un ratio de 2,66.
Même si l’enthousiasme s’est légèrement essoufflé par rapport à celui observé lors d’une opération similaire menée en août, les investisseurs continuent de répondre présents. Ce succès relatif intervient dans un contexte pourtant marqué par des incertitudes politiques croissantes.
Un marché fragilisé par la situation politique française
Le vote de confiance soumis par François Bayrou aux députés a ravivé les inquiétudes, d’autant que la démarche s’est soldée par la chute du gouvernement. Bien qu’un nouveau Premier ministre ait été nommé dans la foulée, l’instabilité pèse sur les marchés financiers, déjà échaudés par des débats houleux autour de la loi de finances 2026.
Ces turbulences se sont traduites par des taux obligataires en hausse au cours des premiers jours de septembre. L’emprunt à 30 ans avait ainsi brièvement retrouvé ses niveaux les plus élevés depuis la crise de la dette européenne en 2011.
Un léger repli des taux observé après l’émission
La séance de jeudi a été marquée par un repli modéré des rendements. Le taux à 30 ans est passé de 4,46 % à 4,40 % d’un jour à l’autre. Quant à celui sur 10 ans, il a décru de cinq points de base par rapport à la veille, pour s’établir à 3,50 %.
Ce léger recul pourrait traduire un regain de confiance ponctuel des investisseurs, soulagés par le maintien d’une forte demande sur les obligations françaises. Mais l’équilibre reste fragile, dans un environnement politique encore incertain.