Patrimoine : l’erreur fréquente des ménages français

Pour espérer une meilleure performance financière, les ménages français doivent repenser leur stratégie patrimoniale, rappelle l’Insee dans une étude récente.
Un fort attachement à la pierre
Entre octobre 2014 et février 2015, l’Insee a mené une enquête sur la composition et la répartition du patrimoine des Français. Les résultats ont été dévoilés le mardi 28 juin dernier.
Premier enseignement : près de 90 % des ménages détiennent un patrimoine en début 2015. Comme pour les années précédentes, ce patrimoine est composé majoritairement d’immobilier. Plus de 6 ménages sur 10 sont propriétaires d’un bien immobilier.
En revanche, les Français affichent un certain désamour envers les valeurs mobilières (actions, obligations, OPCVM, SICAV, FCP…). Alors que 24,2 % des ménages détenaient des valeurs mobilières en 2004. Cette part est tombée à 16,5 % en 2015.
Selon les auteurs de l’étude, les marchés boursiers étaient particulièrement dynamiques en 2004, ce qui encourageait les ménages, malgré les fortes volatilités, à investir sur les actions. À l’époque, près d’un Français sur quatre (25 %) détenait des valeurs mobilières (que ce soit directement ou à travers des plans d’épargne en actions ou comptes titres), soit 3 points de plus qu’en 1998. Puis, avec la crise de 2008, les investisseurs se sont détournés des marchés boursiers, jugés très risqués. Le taux de détention de ces actifs avait alors reculé de 5 % entre 2004 et 2010.
Retour en force de l’assurance-vie, PEL et épargne retraite
Autre constat : l’épargne retraite (l'assurance-vie incluse) connait un engouement grandissant auprès des Français. Ainsi, le taux de détention est passé de 36,9 % en 2004 à 44,2 % en 2015, marqué par une forte progression pour le livret d’épargne logement (PEL, CEL) au cours des dix dernières années.
Une stratégie patrimoniale peu performante
Par ailleurs, la diversification des investissements reste un point d’attention majeur au moment de se constituer un portefeuille de placements. Alors que les professionnels n’ont eu de cesse de le rappeler, les épargnants français oublient parfois cette règle fondamentale, regrette l’Insee.
En effet, trois quarts des ménages détiendraient au plus trois types d’actifs en 2015, et ont tendance à placer tous leurs œufs dans le même panier. Une stratégie qui peut s’avérer particulièrement contre-productive, rappelle l’étude.